Tunisie: Hamadi Jebali présente un gouvernement dominé par les islamistes d’Ennahda

Tunisie: Hamadi Jebali présente un gouvernement dominé par les islamistes d
Le chef du gouvernement Hamadi Jebali devait annoncer ce lundi la composition de son équipe où le parti islamiste Ennahda obtient les ministères-clés pour diriger une Tunisie en crise économique et sociale, selon des responsables politiques et la presse. Le gouvernement qui sera présenté au chef de l’Etat Moncef Marzouki, un an après la révolution anti-Ben Ali, comptera 48 membres dont 26 ministres, 6 ministres délégués auprès du chef du gouvernement et 16 secrétaires d’Etat, a indiqué Hamadi Jebali, numéro deux d’Ennahda.

La liste devra être soumise à l’Asssemblée constituante mercredi ou jeudi, selon cet ancien prisonnier politique qui a passé 15 ans dans les geôles du régime renversé début 2011 pour "appartenance à une organisation illégale et complot". La formation du gouvernement faisait l’objet de tractations serrées depuis des semaines entre les trois partis majoritaires dans l’Assemblée constituante élue en octobre: Ennahda et ses partenaires de gauche le Congrès pour la République (CPR) et Ettakatol.

Ennahda dirigera les grands ministères

Selon des sources politiques contactées par l’AFP et la presse nationale, Ennahda, premier parti avec 89 députés, dirigera les grands ministères comme l’Intérieur, la Justice et les Affaires étrangères. Ali Larayedh, ancien prisonnier politique et membre du bureau exécutif d’Ennahda, est cité pour l’Intérieur, Nourredine Bhiri, actuel porte-parole du parti, pour la Justice, et Rafik Ben Abdessalem, gendre du dirigeant d’Ennahda Rached Ghannouchi, pour les Affaires étrangères.

"Les regards des observateurs se focaliseront sur les ministres d’Ennahda et à leur tête le chef du gouvernement, car ces islamistes sont source d’admiration et de peur", a estimé le politologue tunisien Slah Jourchi. Le CPR, deuxième formation politique avec 29 élus, dirigée par M. Marzouki jusqu’à son élection à la présidence la semaine dernière, obtiendrait les ministères des Domaines de l’Etat (Agriculture), de la Femme, de l’Education ainsi que les postes de secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et de ministre d’Etat auprès du Premier ministre chargé de la Réforme administrative.

Les avocats et militants de droits de l’homme Samir Ben Amor et Mohamed Abbou figurent dans la liste proposée par le CPR, selon ce parti. Quant à l’autre allié d’Ennahda, le parti de gauche Ettakatol -dont le chef Mustapha Ben Jaafar a été élu président de l’Assemblée constituante- a revendiqué huit portefeuilles; Il devrait se charger des Finances, des Affaires sociales, du Commerce, du Tourisme, de Technologies de la communication, de l’Economie, de la Réforme sanitaire ainsi que le portefeuille du secrétaire d’Etat à l’Industrie.

La Culture à un indépendant

La liste d’Ettakatol comprend deux femmes: Lobna Jéribi, docteur en système d’information, et Thouraya Hammami, analyste financière. Le nouveau gouvernement comptera également des indépendants comme le sociologue Mehdi Mabrouk, à qui devrait aller la Culture, selon la presse qui cite des sources proches du chef du gouvernement. L’ancien international Tarek Dhiab, seul footballeur tunisien à gagner le trophée du ballon d’or africain, en 1977, serait ministre de la Jeunesse et du sport, selon la même source.

Un an après le début de la révolution qui chassa le président Zine El Abidine Ben Ali, la Tunisie, en proie à une grave crise économique et sociale, n’a pas de véritable gouvernement depuis les élections du 23 octobre et la formation du nouvel exécutif est une urgence. "Les Tunisiens attendent que le programme du nouveau gouvernement apportent des solutions concrètes et non des promesses. L’emploi et le pouvoir d’achat seront les baromètres pour juger de l’efficacité du gouvernement dans l’année à venir", écrit ce lundi dans un éditorial le quotidien Assabah (Le temps).

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