Tunisie: Caid Essebsi poursuit les consultations en vue d’un gouvernement d’union nationale

Le président tunisien Béji Caid Essebsi poursuit toujours les consultations avec les différents acteurs politiques et sociaux, en vue de la constitution d’un gouvernement d’union nationale.

Il a y une semaine, M. Caid Essebsi avait considéré que la situation "catastrophique" de l’économie nationale requiert la mise en place d’un place d’un tel gouvernement, avec la nécessaire inclusion de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et du patronat (UTICA).

Après la majorité (Nidaa, Ennahda, UPL et Afek), la puissante centrale et l’UTICA, le chef de l’Etat devra recevoir, ce vendredi, de nouvelles personnalités influentes sur la scène locale, notamment le secrétaire général du Parti du Projet de Tunisie, Mohsen Marzouk, ancien conseilleur présidentiel et dissident du Nidaa, et le chef du mouvement Al-Moubara, Kamel Morjan, l’une des figues du régime Ben Ali.

Un communiqué de la présidence indique que la séance de travail de jeudi s’est déroulée "dans une ambiance positive" ayant favorisé "un dialogue sincère et un accord sur le diagnostic de la situation politique, économique et sociale, tel que déployé par le chef de l’Etat".

Les partis de la majorité, le syndicat et le patronat ont exprimé "leur soutien à cette initiative", convenant de tenir une nouvelle réunion "au début de la semaine prochaine pour présenter leurs visions des priorités et des programmes envisagés".

Le Premier ministre Habib Essid s’était déclaré disposé à quitter son poste "pour l’intérêt du pays", saluant la proposition du président comme "salutaire pour le pays et le peuple tunisiens, loin de tout autre dessein".

Au terme d’une réunion de concertation, il y a deux jours, l’opposition a refusé d’y prendre part car "les principales causes de la crise résident dans les choix et la logique des quotas suivie par le parti au pouvoir (ndlr: Nidaa Tounès)"

"La sortie de crise exige de solutions novatrices inspirées de la révolution tunisienne", a explique Hamma Hammami, porte-parole du Front Populaire, une coalition de formations de gauche.

Selon lui, le pays a surtout besoin "d’un véritable dialogue sur la crise de gouvernance globale et l’impératif de la surmonter pour sauver la Tunisie".

Lors d’une interview accordée à la première chaîne nationale +Al-Wataniya 1+ pour annoncer sa nouvelle initiative, Caid Essebsi a brossé un tableau sombre de la situation dans le pays, avec des pertes de 5 milliards de dollars dans les phosphates au cours du dernier quinquennat (baisse annuelle de 70 pc de la production), la chute de la moitié des recettes touristiques, le coût de la lutte antiterroriste estimé à 4 milliards de dollars et un manque à gagner de 4 milliards de dollars en raison du conflit en Libye voisine.

Qualifiant de "moyen" le bilan de l’actuel gouvernement présidé par Habib Essid au vu des considérations conjoncturelles, Caid Essebsi avait précisé que le futur cabinet aura comme priorités la lutte contre la corruption et le terrorisme.

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