M. Mahmoudi, âgé de 70 ans, faisait l’objet d’un mandat d’amener des autorités libyennes. Premier ministre jusqu’aux derniers jours du régime de Moammar Kadhafi, il avait été arrêté en Tunisie le 21 septembre près de la frontière algérienne et condamné en comparution immédiate à six mois de prison pour "entrée illégale" sur le territoire, avant d’être acquitté.
Il a toutefois été maintenu en prison dans l’attente d’une décision concernant la demande d’extradition des autorités judiciaires libyennes.
"L’avis favorable émis par la chambre d’accusation à la demande d’extradition adressée par les autorités libyennes sera soumis au gouvernement tunisien qui peut l’entériner ou le refuser", a précisé à l’Associated Press le porte-parole du ministère de la Justice. Le président de la République devra prendre un décret dans ce sens, a-t-il ajouté, soulignant que si l’extradition n’est pas exécutée dans un délai réglementaire d’un mois, le prévenu sera remis en liberté.
La Tunisie et la Libye sont liées par une convention d’entraide et de coopération judiciaires signée en 1961, qui prévoit notamment des mesures d’extradition.
Tunis a reconnu le Conseil national libyen (CNT) le 22 août, après la prise de Tripoli, et s’est engagé à coopérer dans le domaine de la sécurité avec les nouvelles autorités libyennes.
L’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International avait demandé vendredi, dans un courrier adressé au gouvernement tunisien, de ne pas extrader M. Mahmoudi vers la Libye, estimant qu’il risquait d’être victime de "graves violations des droits de l’Homme" dans son pays.