La compagne de François Hollande avait décidé début octobre de porter plainte contre les deux auteurs de La frondeuse, Christophe Jakubyszyn, directeur adjoint en charge du service politique de TF1-LCI, et Alix Bouilhaguet, grand reporter au service politique de France 2, et leur éditeur Yves Derai (Éditions du Moment). Elle réclame au total 85 000 euros, dont 40 000 euros pour atteinte à la vie privée et 40 000 pour diffamation, ainsi que 5 000 euros pour frais de justice, a précisé Me Frédérique Giffard.
L’avocate avait expliqué début octobre que "le caractère des propos sous forme d’affirmation des auteurs, adossés à des rumeurs non avérées et malveillantes visant à salir sa personne et ses proches, (avaient) conduit Mme Valérie Trierweiler à prendre cette décision" d’une action en justice. Me Giffard avait également fait valoir que les documents de présentation de La frondeuse revendiquaient "à tort" des "entretiens exclusifs" avec la compagne du chef de l’État.
Cette biographie raconte les premiers pas de la journaliste au côté de son compagnon, devenu président de la République, avec l’affaire du tweet de soutien à l’adversaire de Ségolène Royal aux législatives de La Rochelle, ainsi que sa vie professionnelle, y mêlant des confidences anonymes sur son passé sentimental. Les auteurs, qui évoquent dans l’ouvrage une relation intime qu’auraient entretenue Mme Trierweiler et l’actuel président du conseil général des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian (UMP) sont également poursuivis en diffamation par ce dernier.
Valérie Trierweiler a déjà poursuivi plusieurs magazines qui avaient publié des photos du couple présidentiel en maillot de bain. Interrogé le 11 octobre, Alix Bouilhaguet déclarait ne pas craindre une action en justice. "S’il faut apporter les preuves, on les apportera. Nous avons des témoignages", avait-elle dit à Reuters.
Alix Bouilhaguet regrettait que n’aient été retenues que les quatre pages sur la vie sentimentale de Valérie Trierweiler visées par la plainte – pages dont elle maintient d’ailleurs la teneur. "Nous la connaissions suffisamment pour nous dire que ça n’allait pas être évident pour elle", explique Alix Bouilhaguet. "C’est une femme complexe, qui a des qualités mais qui est très seule à l’Élysée, y compris vis-à-vis des hommes du président, pour qui elle est une source de nuisances ou un problème. Nous soutenons son combat de femme indépendante."