Trafic de drogue en Mauritanie: onze personnes incarcérées dont le fils d’un ex-président (gouvernement)

Onze personnes ont été inculpées et écrouées en Mauritanie pour trafic de drogue, ont annoncé vendredi à Nouakchott les ministres mauritaniens de la Justice et de l’Intérieur, ce dernier précisant que leur chef présumé est un fils de l’ancien président Mohamed Khouna Ould Haidalla.

Ces onze personnes font partie d’un groupe d’individus arrêtés ou recherchés après la saisie, le 30 janvier, d’une importante quantité de drogue sur le littoral mauritanien, ont expliqué le ministre de la Justice, Brahim Ould Daddah, et celui de l’Intérieur, Ahmedou Ould Abdallah, lors d’une conférence de presse.

Plus tôt vendredi, une source judiciaire avait fait état à l’AFP de treize inculpations prononcées jeudi soir dans cette affaire, précisant que douze des prévenus ont été écroués et le treizième mis en liberté sous contrôle judiciaire.

Le dossier "concerne 17 personnes au total", qui ont été arrêtées ou sont recherchées pour la saisie par les forces mauritaniennes "d’1,3 tonne de chanvre indien", a déclaré le ministre de la Justice, alors que de précédentes informations mentionnaient qu’une partie de la drogue était de la cocaïne.

Sur ces 17 personnes impliquées, a-t-il détaillé, "onze ont été placées sous mandat de dépôt, trois libérées sous contrôle judiciaire" après avoir été inculpées, tandis que les trois autres "font l’objet de mandats d’arrêt internationaux".

Les ministres ont communiqué la liste des 14 inculpés, qui semblaient tous être des Mauritaniens. Les identités des trois personnes recherchées n’ont pas été révélées.

Le ministre de l’Intérieur a de son côté précisé que les actions des trafiquants présumées "étaient menées sous la supervision de Sidi Mohamed Ould Haidalla", un fils de Mohamed Khouna Ould Haidalla qui a dirigé la Mauritanie de 1980 à 1984.

Sidi Mohamed Ould Haidalla a déjà été cité dans la saisie, en mai 2007, d’environ 600 kg de cocaïne à Nouadhibou (nord). De source judiciaire, cette affaire n’a pas encore été jugée et il bénéficiait d’une mesure de liberté provisoire jusqu’à son arrestation.

Il avait été détenu ou Maroc, où il avait été jugé et condamné en 2008 à sept ans de prison pour trafic de drogue.

Selon M. Ould Daddah, les trafiquants faisaient l’objet d’une surveillance des services du renseignement mauritanien, "qui ont intercepté des communications entre l’expéditeur (de la drogue) à l’extérieur et le cerveau de l’opération à l’intérieur, Ould Haidalla".

Outre le chanvre indien, les forces mauritanienne ont saisi lors de l’opération "huit véhicules" et 2,3 millions d’ouguiyas (près de 6.000 euros) en liquide.

M. Ould Daddah a précisé que les véhicules seraient "saisis et revendus aux enchères" dans le cadre du durcissement de la lutte contre le trafic de drogue à la suite d’un décret du gouvernement promulgué à la mi-janvier.

"Nous allons demander contre ces trafiquants de drogue des peines pouvant aller de 30 ans de prison ferme à la perpétuité, et même la peine capitale", a-t-il ajouté.

Depuis plus d’une dizaine d’années, l’Afrique de l’Ouest est devenue une plaque tournante du trafic de cocaïne latino-américaine vers l’Europe, les trafiquants profitant de la pauvreté et de la faiblesse des Etats de la région.

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