Torpillé par le « Penelopegate », Fillon promet d’aller « jusqu’au bout »

Le candidat de la droite à la présidentielle en France François Fillon, a accusé mercredi la gauche d’avoir fomenté l’affaire d’emplois fictifs visant son épouse et promis d’aller « jusqu’au bout », alors que sa popularité chute.

A 80 jours du premier tour, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy perd 5 points d’intentions de vote (20%), se classant derrière la candidate d’extrême droite Marine Le Pen (27%) et le centriste Emmanuel Macron (23%), ce qui le prive de second tour, selon un sondage réalisé après les révélations de l’hebdomadaire Le Canard enchaîné sur des emplois fictifs présumés.

"Je ne vais pas vous dire que je passe un moment agréable, mais quand on choisit d’être candidat à l’élection présidentielle, on ne vient pas se plaindre ensuite de la violence des attaques (…). Je vais les affronter jusqu’au bout. Je serai candidat à cette présidentielle", a promis mercredi François Fillon.

Les principaux dirigeants de son parti Les Républicains dénoncent dans une tribune à paraître jeudi dans le quotidien Le Figaro, une "tentative de mise à mort" de sa campagne, opération qui vise selon eux à installer "un face à face mortel" entre la gauche et l’extrême droite.

Pour faire taire les voix suggérant un "plan B" pour remplacer leur candidat, le président du comité politique du parti, Gérard Larcher, a assuré mercredi soir qu’il n’y avait pas "de candidature alternative".

Dans la matinée, le candidat conservateur avait demandé aux parlementaires de son camp de "tenir 15 jours" derrière lui, en attendant les résultats de l’enquête ouverte par le parquet financier de Paris.

"Cette affaire, on sait d’où elle vient, elle vient du pouvoir, elle vient de la gauche", a-t-il tonné devant eux, selon des propos rapportés à l’AFP, lors d’une réunion à huis clos à son QG de campagne.

L’entourage du président François Hollande a aussitôt répondu que "le seul pouvoir, en l’occurrence, c’est celui de la justice, qu’on doit laisser travailler".

François Fillon, 62 ans, a annulé une visite prévue le week-end prochain au Liban et en Irak, pour "rester au contact de ses troupes et des Français", selon son entourage.

La justice, de son côté, poursuit les auditions dans le cadre de l’enquête sur des emplois fictifs présumés qui ont, selon le Canard Enchainé, permis à Penelope Fillon de toucher plus de 900.000 euros bruts comme assistante parlementaire et comme collaboratrice d’une revue littéraire.

Par ailleurs, deux des enfants de François Fillon ont perçu 84.000 euros comme assistants quand ils étaient étudiants, selon le journal qui s’arrachait mercredi dans les kiosques.

Après le couple Fillon, interrogé lundi pendant cinq heures, l’ancien suppléant du candidat, Marc Joulaud, a été entendu par les enquêteurs, qui veulent savoir quelles activités ont justifié les généreux salaires d’assistante parlementaire.

Plus de trois Français sur quatre (76%) ne sont pas convaincus par la défense du candidat conservateur, selon un sondage publié mercredi. Une pétition demandant à Penelope Fillon de rendre l’argent public a réuni 350.000 signatures en moins d’une semaine.

Pour le groupe de réflexion américain Center for Strategic & International Studies (CSIS), le "Penelopegate" pourrait "constituer un rappel dévastateur à l’électorat français de l’état apparemment permanent de scandale et de corruption dont souffre" la droite française.

Aux premiers jours de tempête, la droite a fait bloc derrière son candidat, triomphalement désigné en novembre au terme d’une primaire ayant rassemblé plus de 4 millions d’électeurs. Mais si aucun ténor de droite ne veut officiellement donner le coup de grâce, la question d’une solution de rechange agite les esprits.

"Fillon est mort. Son ADN c’était la probité, tout s’effondre", estime un proche de Nicolas Sarkozy.

Avec cette affaire, Marine Le Pen caracole désormais en tête des études d’opinion, qui l’annoncent devant au premier tour mais perdante au second. Reste que la candidate est elle aussi visée par des accusations d’emploi fictif concernant une assistante payée sur des fonds européens pour effectuer d’autres tâches.

AFP

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