Thomas Serres : « Le régime algérien ne pourra plus acheter la paix sociale »

Docteur en sciences politiques à l’université Jean-Monnet de Saint-Etienne, Thomas Serres, spécialiste de l’Algérie, estime que « le régime ne sera plus en mesure d’acheter la paix sociale ». « Or c’est, avec la peur du retour de la décennie noire, son principal moyen pour obtenir une obéissance minimale », souligne-t-il dans un entretien au journal Libération qui consacre un dossier à l’Algérie dans son édition de lundi.

Comme le régime "n’est pas capable de produire de la légitimité ou une vision politique cohérente, il achète la paix sociale parce qu’il est sous la pression constante de la rue, des travailleurs, des marges mobilisées. Le régime n’a pas d’autre choix pour garantir les bénéfices de ses membres", relève Thomas Serres.

Notant que l’Algérie actuelle, c’est "l’équilibre de l’instabilité", selon la formule d’Isabelle Werenfels, Thomas Serre relève que "le discours sécuritaire du régime algérien est aussi une forme de chantage exercé en direction des Européens et surtout des Algériens : +Attention, sans nous, ça pourrait être encore pire car les voyants sont tous au rouge+."

Selon ce spécialiste, "Ça marche bien, puisque le chaos, la guerre civile sont omniprésents dans les pensées de beaucoup d’Algériens. Et ceux qui entretiennent cette situation sont aussi ceux qui prétendent protéger leur peuple et leurs voisins."

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