Terrorisme : réunion de l’ONU à Madrid sur les combattants étrangers

Le Comité contre le terrorisme des Nations unies se réunit lundi et mardi à Madrid pour se pencher sur le phénomène des combattants étrangers notamment jihadistes et proposer un catalogue de mesures de lutte et de prévention.

La coopération est indispensable pour égaler la "rapidité et la fluidité des organisations terroristes", a expliqué à des journalistes à Madrid Jean-Paul Laborde, directeur exécutif du comité, qui organise cette réunion en dehors des murs des Nations unies pour la première fois depuis 2011.

Plus de 200 experts doivent échanger sur ce sujet dans le but de proposer, mardi, des mesures aux pays membres, dont 70 seront représentés au niveau de ministres et de haut-fonctionnaires.

Leurs travaux seront axés sur la détection et le recrutement de ces combattants, la prévention de leurs déplacements vers les zones de conflit et la réinsertion de ceux qui reviennent dans leurs pays d’origine, de sorte que "l’avant", le "pendant" et "l’après" soient appréhendés.

"C’est un phénomène mondial", a souligné M. Laborde, rappelant qu’il touche aussi bien l’Europe que la Chine, la Russie, le Maroc, la Tunisie et l’Egypte. Il y a les combattants recrutés par +Daesh+ (groupe Etat islamique) en Irak, en Syrie ou en Libye, mais aussi ceux qui luttent pour Boko Haram au Nigeria, organisation comptant également des étrangers, a-t-il rappelé.

Et pour aborder ce phénomène, le travail doit se faire sur plusieurs fronts : le "militaire", mais aussi le "social". Il faut "connaître les raisons expliquant l’attraît des jeunes pour Daesh", a encore estimé le directeur du comité, composé des 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU.

D’où l’importance, a-t-il ajouté, du "dialogue interculturel et inter-religieux".

En septembre 2014, l’ONU a appelé à l’adoption de mesures pour empêcher ces flux de combattants, qui – toutes nationalités et destinations confondues – impliqueraient entre 25.000 et 31.000 personnes, selon M. Laborde.

L’une des mesures préconisées est le recours au système d’informations préalables sur les passagers, dit "API", contenant des données collectées avant leur voyage et permettant une éventuelle recherche de profils à risque, dont seulement 51 pays sont dotés.

Sur ces 51 pays, "seuls 25 travaillent réellement avec le système", a déploré M. Laborde.

Les Nations unies jugent la menace "croissante et aigüe", car, si le phénomène des combattants étrangers existait déjà de manière marginale depuis des années, notamment en Afghanistan dès les années 1980, "il a augmenté de 70% entre juin 2014 et mars 2015".

Pour ce qui est de l’"après", une perspective globale en termes de +déradicalisation+, doit être adoptée, et pas seulement la perspective européenne", a encore estimé M. Laborde dans un entretien publié dimanche par El Pais.

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