Syrie: pas de réouverture d’ambassades sans rompre avec les rebelles (Assad)

Les pays souhaitant rouvrir leur ambassade à Damas ou coopérer avec le régime syrien doivent rompre tout lien avec les rebelles, a affirmé dimanche le président syrien Bachar al-Assad.

"Il n’y aura ni coopération de sécurité, ni ouverture d’ambassades, ni rôle pour certains Etats qui disent vouloir chercher une issue (à la guerre en Syrie) tant qu’ils n’auront pas coupé leurs liens de manière explicite avec le terrorisme", affirmé M. Assad dans un discours devant les membres du corps diplomatique syrien retransmis par la télévision d’Etat.

Damas utilise le terme de "terroristes" pour désigner aussi bien les rebelles que les jihadistes.

"Nous ne sommes pas isolés comme ils le pensent, c’est leur arrogance qui les pousse à penser de cette manière", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis et la majorité des pays européens ont fermé leur ambassade à Damas après la répression sanglante en 2011 des manifestations anti-régime qui se sont transformées en une guerre civile qui a fait plus de 330.000 mots en six ans.

En mai, le journal panarabe al Hayat écrivait que le président français Emmanuel Macron envisageait de revenir sur cette décision, mais le Quai d’Orsay avait démenti en affirmant que la question n’était "pas à l’ordre du jour".

La France a dès le début été l’un des soutiens les plus forts de l’opposition syrienne et a toujours réclamé le départ de M. Assad, considéré comme le principal responsable du conflit.

Cette position s’était infléchie après les attentats qui ont meurtri la France en 2015, et la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique prospérant en Irak et en Syrie avait été placée au rang de priorité absolue.

Mais l’antienne officielle restait jusqu’à présent que Bachar al-Assad ne peut pas faire partie de l’avenir de la Syrie.

La fermeture de l’ambassade de France a été sévèrement critiquée par les partisans d’une politique "pragmatique" avec le régime syrien, estimant qu’elle avait privé Paris d’importantes sources de renseignement.

Fort du soutien de ses alliés indéfectibles, la Russie, l’Iran et le Hezbollah chiite libanais, le régime d’Assad a infligé revers après revers aux rebelles et jihadistes à partir de 2015, après avoir connu lui-même de cuisantes défaites qui lui ont fait perdre de larges pans du territoire syrien.

"Nous avons fait échouer les plans occidentaux (contre la Syrie) mais cela ne veut pas dire que nous avons gagné, la bataille continue", a indiqué M. Assad dans son discours, en référence à la poursuite des combats sur plusieurs fronts en Syrie.

Il a estimé que la Syrie ne devait plus regarder vers l’Occident, mais plutôt "se tourner politiquement, économiquement et culturellement vers l’Est", en référence à ses alliés.

Il s’en est pris au président turc, Recep Tayyip Erdogan, un des principaux soutiens régionaux de la rébellion syrienne et ancien allié de Damas avant la guerre.

"Nous ne considérons pas la partie turque comme un partenaire ni comme garant, nous ne lui faisons pas confiance", a indiqué M. Assad.

Selon M. Assad, son homologue turc est un "mendiant politique qui cherche à se donner n’importe quel rôle".

Bien que la Russie et l’Iran d’une part et la Turquie d’autre part soutiennent des camps adverses en Syrie, les trois pays ont été amenés à coopérer à plusieurs reprises sur le dossier syrien, notamment lors des négociations à Astana au Kazakhstan.

afp

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