Syrie: nouvelle attaque des jihadistes à la frontière turque à Kobané

Les jihadistes du groupe Etat islamique ont tiré samedi à l’aube en direction de la frontière turque, au nord de Kobané, ville syrienne défendue farouchement par les Kurdes, qui attendent des renforts venus du Kurdistan irakien.

L’arrivée prochaine à Kobané d’un millier de rebelles syriens, annoncée par Ankara, semble en revanche très incertaine, les dirigeants kurdes syriens ayant affirmé qu’aucun accord en ce sens n’avait pas été conclu.

Dans la nuit de vendredi à samedi, de violents combats ont de nouveau fait rage dans la troisième ville kurde de Syrie, contre laquelle les jihadistes ont lancé le 16 septembre une vaste offensive.

Entrés dans Kobané même le 6 octobre, ils en contrôlent pour le moment la moitié, mais lancent régulièrement de nouveaux assauts pour tenter de faire chuter la ville, devenue le symbole de la résistance à l’EI.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), des combattants de ce groupe sunnite extrémiste positionnés près de la frontière turque "ont tiré à l’artillerie lourde (…) en direction" de la frontière.

"Quatre obus sont tombés dans la zone du poste-frontière", a précisé l’OSDH, qui se fonde sur un important réseau de militants et témoins à travers la Syrie.

– Ouvrir d’autres fronts –

Moins bien armées et moins nombreuses que les jihadistes, les forces kurdes, qui résistent cependant de façon acharnée, doivent enfin recevoir la semaine prochaine l’aide de dizaines de peshmergas, des combattants du Kurdistan irakien.

Au nombre de 200 au maximum selon un porte-parole de cette région autonome, ils devraient transiter par la Turquie, qui a autorisé leur passage lundi. Mais Ankara refuse toujours de laisser passer des Kurdes d’autres nationalités et d’aider militairement les milices kurdes syriennes qu’elle assimile à des "terroristes", liés aux rebelles Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mènent une guérilla en Turquie depuis 1984.

Dans ce contexte, l’annonce par le président turc de l’arrivée de 1.300 rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) –des opposants au président Bachar al-Assad– en renfort à Kobané a été accueillie fraîchement par les Kurdes syriens, qui ont démenti tout accord et affirmé que la Turquie cherchait à "créer la confusion".

Ils ont jugé plus judicieux que les rebelles syriens ouvrent d’autres fronts contre les jihadistes dans le pays, afin de "desserrer l’étau autour de Kobané".

Les forces kurdes au sol sont aidées depuis fin septembre par des raids aériens de la coalition internationale, menée par les Etats-Unis. Selon l’OSDH, dans la nuit, une frappe a ainsi visé des positions de l’EI dans l’est de Kobané.

Au total, entre la Syrie et l’Irak, où la coalition opère depuis le 8 août, plus de 600 raids aériens ont été menés et plus de 1.700 bombes larguées, selon le Commandement militaire américain chargé de la région (Centcom).

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