Syrie: négocier avec Assad, un « cadeau scandaleux » à l’EI, selon Fabius

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a affirmé lundi que négocier avec le président syrien Bachar al-Assad, comme l’a envisagé son homologue américain John Kerry, reviendrait à « faire un cadeau absolument scandaleux » au groupe Etat islamique.

"La solution" au conflit syrien, "c’est une transition politique qui doit préserver les institutions du régime, pas M. Bachar al-Assad", a déclaré M. Fabius à l’issue d’une réunion à Bruxelles.

"Toute autre solution qui remettrait en selle M. Bachar al-Assad serait un cadeau absolument scandaleux, gigantesque aux terroristes de Daesh", l’acronyme en arabe de l’Etat islamique (EI), a-t-il ajouté. "Les millions de Syriens qui ont été persécutés par M. al-Assad se reporteraient pour soutenir Daesh", a fait valoir le ministre. "C’est évidemment ce qu’il faut éviter."

M. Kerry a affirmé dimanche qu’"au final, il faudra négocier" avec M. Assad pour mettre fin au conflit qui a fait plus de 215.000 morts en quatre ans. "S’il est prêt à engager des négociations sérieuses sur la façon d’appliquer (le processus de paix de) Genève I, bien sûr", a-t-il ajouté.

Une porte-parole du département d’Etat a toutefois précisé qu’il n’y avait eu aucune modification de la position américaine et qu’il "n’y a pas d’avenir pour un dictateur brutal comme Assad en Syrie".

M. Fabius a indiqué qu’il s’était entretenu lundi matin avec John Kerry, et que celui-ci "a assuré qu’il n’y avait absolument rien de nouveau dans la position américaine sur la Syrie".

"Dont acte", a dit le ministre français. "Mais de toutes les manières, la France est un pays indépendant et notre politique extérieure par rapport au drame épouvantable qui se passe en Syrie n’a pas changé". Selon lui, "la seule solution réaliste" est "une transition politique" qui doit "intégrer bien sûr l’opposition", tout en préservant les institutions du régime.

La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a pour sa part rappelé la position de l’Union européenne, indiquant que "travailler à une solution durable" au conflit syrien passait "évidemment (…) par des représentants du régime d’Assad". "J’imagine que M. Kerry s’est exprimé dans ce sens. Je ne pense pas qu’il faisait référence à M. al-Assad lui-même", a-t-elle ajouté.

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