Syrie: les enquêteurs prêts à publier les noms des auteurs présumés de crimes de guerre dans le pays
La commission internationale d’enquête sur la Syrie, mise en place par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, s’est déclarée vendredi prête à publier la liste des auteurs présumés de crimes de guerre dans le pays.
Lors d’un point de presse à Genève, les membres de la commission ont demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’œuvrer à traduire les auteurs de crimes de guerre devant la justice internationale. Dénonçant "l’impunité totale" des responsables de graves violations en Syrie depuis mars 2011, les quatre experts internationaux recommandent la création d’un tribunal ad hoc pour juger les responsables.
La commission, présidée par le Brésilien Paulo Pinheiro, relève qu’en dépit de ses appels répétés à une cessation de la guerre civile en Syrie, les crimes de guerre "continuent à être commis à un cadence exponentielle avec un coût humain devenu incommensurable".
Jeudi, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait exhorté le conseil de sécurité de tout faire pour mettre fin au largage de barils d’explosif par le régime de Damas sur des populations civiles. Il a demandé la levée des sièges de villes, utilisés comme arme de guerre.
D’après les Nations unies, 212.000 personnes seraient ainsi piégées dans des zones encerclées soit par des groupes rebelles ou les forces du régime.
Un autre rapport publié conjointement par l’Observatoire Euro-Mid des droits de l’Homme et le Réseau syrien pour les droits de l’Homme révèle que le régime aurait brûlé vives des personnes ou fait disparaître des corps en les brûlant. Plusieurs cas précis sont documentés dans ce rapport, comme celui d’une famille de Lattaquié, dont une femme et trois enfants auraient été brûlés vifs le 28 janvier 2012.
La Syrie est plongée dans un engrenage de violences interminables qui ont fait plus de 210.000 morts et poussé près de douze millions de Syriens à se déplacer à l’intérieur du pays ou à se réfugier vers les Etats voisins.