Syrie: le dernier pont de Deir Ezzor détruit, l’EI assiégé

Le dernier pont de Deir Ezzor (est de la Syrie) a été détruit lundi, vraisemblablement par le régime, coupant ainsi la dernière ligne d’approvisionnement des jihadistes de l’Etat islamique (EI), qui contrôlent la moitié de la ville, selon une ONG.

"Une explosion a été entendue à la lisière de Deir Ezzor ce matin et le ‘pont Politique’ s’est effondré", a expliqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Proche de la frontière avec l’Irak, Deir Ezzor est situé sur les deux rives de l’Euphrate. La moitié de la cité est entre les mains de l’EI et l’autre est contrôlée par le régime. En juillet, l’EI avait chassé les rebelles de la région.

Selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, "tous les signes indiquent que c’est le régime qui est responsable de l’explosion".

Le "pont Politique" était l’un des quatre qui enjambaient le fleuve. Les trois autres avaient déjà été détruits durant les trois ans de guerre.

La destruction de ce pont laisse la partie de la ville sous contrôle de l’EI en "état de siège", a affirmé M. Abdel Rahmane, qui a souligné que des dizaines de milliers de personnes se trouvaient désormais prises au piège.

Selon Mohammad al-Khleif, un militant de la ville, "c’est désormais devenu extrêmement difficile de se déplacer à Deir Ezzor. Combattants et civils vont devoir utiliser des embarcations pour traverser le fleuve".

Il a expliqué que deux ponts avaient été détruits par les forces du régime et un autre par les rebelles, au moment où les deux parties tentaient de s’emparer de la ville avant que n’apparaisse l’EI.

Les forces du régime ont accentué ces dernières semaines leur campagne contre l’EI au moment où les États-Unis –qui ont monté une coalition contre ce groupe ultra-radical également actif en Irak– ont affirmé leur refus de toute coopération avec Damas contre un ennemi commun.

Les jihadistes de l’EI contrôlent environ 25% du territoire syrien, dans le nord et l’est du pays, selon le géographe français Fabrice Balanche, expert de la Syrie.

Ailleurs dans le pays, au moins dix civils ont péri dans des raids aériens du régime sur des zones rebelles à Alep (nord), selon l’OSDH.

Depuis fin 2013, l’armée de l’air du président Bachar al-Assad mène quotidiennement des raids sur les secteurs rebelles de l’est de l’ancienne capitale économique de la Syrie, malgré une résolution de l’ONU condamnant cette pratique.

Et dans la ville rebelle de Talbissé, près de Homs (centre), d’autres raids menés à l’aide de barils d’explosifs ont tué 15 civils, dont trois enfants.

Le conflit en Syrie a fait plus de 191.000 morts selon l’ONU, dont un grand nombre de civils.

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