Syrie : Washington devra parler à Assad pour mettre fin au conflit, selon Kerry

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a admis que Washington devrait négocier avec le président syrien Bachar al-Assad pour mettre fin au conflit qui a fait plus de 215.000 morts et est entré dimanche dans sa cinquième année.

"Au final, il faudra négocier. Nous avons toujours été pour les négociations dans le cadre du processus (de paix) de Genève I", a déclaré M. Kerry dans une interview diffusée sur la chaîne de télévision CBS dimanche.

Washington travaille à "relancer" les efforts visant à trouver une solution politique au conflit, a dit le chef de la diplomatie américaine.

Mais Marie Harf, un porte-parole du Département d’Etat, s’est empressée de préciser qu’il n’y avait eu aucune modification de la position américaine car, pour les Etats-Unis, si des négociations devaient avoir lieu, ce serait avec des représentants du régime syrien plutôt qu’avec le président Assad lui-même.

"Notre politique n’a pas changé. Il n’y a pas d’avenir pour un dictateur brutal comme Assad en Syrie", a-t-elle écrit dans un communiqué.

"Assad n’a pas sa place dans l’avenir de la Syrie", a parallèlement elle aussi asséné une porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères, en réaction aux déclarations de John Kerry.

Dans l’interview sur CBS, M. Kerry a du reste reconnu qu’il n’entendait pas relâcher la pression sur le président syrien "pour bien lui faire comprendre que tout le monde est déterminé à trouver une issue politique".

Jusqu’ici pourtant, le gouvernement de Barack Obama se montrait plus préoccupé par la lutte contre le groupe Etat islamique, qui contrôle des régions entières d’Irak et de Syrie, et appelait de façon constante au départ de M. Assad.

Reste à s’entendre sur les modalités de négociations avec Damas.

Les Etats-Unis ont participé à l’organisation de pourparlers entre l’opposition syrienne et des émissaires de Damas à Genève au début de l’année dernière.

Mais les deux cycles de négociations n’avaient produit aucun résultat. "Assad ne voulait pas négocier", a asséné John Kerry.

"S’il est prêt à engager des négociations sérieuses sur la façon d’appliquer Genève I, bien sûr", a répondu M. Kerry lorsque la journaliste de CBS lui a demandé s’il était disposé à parler au président syrien. "Nous l’encourageons à le faire".

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