Syrie: Kerry menace Moscou, l’ONU dénonce des « crimes de guerre » à Alep

Les Etats-Unis ont menacé mercredi de geler leur coopération avec Moscou sur la Syrie et le secrétaire général de l’ONU a qualifié de « crimes de guerre » les bombardements des deux principaux hôpitaux de la partie rebelle d’Alep.

Pour les ONG et des habitants, ces attaques délibérées du régime syrien et de son allié russe visent à annihiler les infrastructures encore en service dans les secteurs assiégés qui manquent de tout.

Lors d’une nouvelle conversation téléphonique, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a informé son homologue russe Sergueï Lavrov que "les Etats-Unis se préparaient à suspendre leur engagement bilatéral avec la Russie sur la Syrie" si Moscou ne mettait pas fin aux bombardements sur Alep.

M. Kerry a notamment cité la mise sur pied d’un "centre conjoint" de coordination militaire prévu par un accord américano-russe signé à Genève le 9 septembre mais qui a volé en éclats dix jours plus tard.

C’est mercredi à l’aube que les deux plus grands hôpitaux ont été contraints de suspendre leurs activités après avoir été endommagés, l’un par un raid, l’autre par un tir d’artillerie, a annoncé la Syrian American Medical Society (SAMS), l’ONG basée aux Etats-Unis qui les gère.

"Je suis à l’intérieur de l’hôpital. Tout le monde est terrifié et a peur qu’on soit les nouvelles victimes d’aujourd’hui", a confié Aref al-Aref, un membre du personnel médical, contacté depuis Beyrouth.

"Ceci est une guerre menée contre les travailleurs de santé en Syrie", a dénoncé Ban Ki-moon, en rappelant que le droit international obligeait à protéger le personnel et les installations médicales. "Les attaques délibérées contre les hôpitaux sont des crimes de guerre", a-t-il ajouté.

Pour Diana Semaan, d’Amnesty International, de telles frappes visent à contraindre les 250.000 habitants des secteurs rebelles à fuir vers les zones gouvernementales.

"Le seul objectif de ces attaques contre les hôpitaux est d’accroître les souffrances des civils, détruire les infrastructures pour contraindre les civils à partir vers des régions où les infrastructures existent", a-t-elle expliqué à l’AFP.

La violence des frappes est telle que le pape François a lancé "un appel à la conscience des responsables des bombardements, qui devront rendre compte devant Dieu".

(Avec AFP)

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