« SyriArt », 101 œuvres pour la Syrie: les artistes arabes s’engagent pour les victimes de la répression de Bachar

Que faire face à l’horreur en Syrie ? Soixante et un artistes arabes, dont 34 peintres et photographes marocains de renom, ont décidé de ne pas rester impuissants face à une guerre civile qui a fait plus de 60 000 morts et à des bombardements qui dévastent un pays et tout un peuple. Dans le cadre de l’opération « SyriArt », chaque artiste a fait don d’une œuvre: peinture, photo artistique ou sculpture. le tout a été exposé lundi 21 janvier à l’institut du Monde arabe à Paris, suivi d’une vente aux enchères au profit des victimes civiles de la répression en Syrie.

A l’initiative de cette opération caritative,"SyriArt", trois femmes, dont José Garçon, journaliste de renon et surtout une femme de cœur qui s’est engagée sans compter pour mener ce projet à terme.

Pour sortir de ce terrible sentiment d’impuissance face à la guerre en Syrie, ces artistes originaires du monde arabe et des diasporas, dont 34 Marocains ( Mohamed Mourabiti, Mahi Binebine, Mohamed Melehi, Mehdi Qotbi, Lalla Essaydi, Fatiha Zemmouri, Bouchta el Hayani, Bouchaib Habbouli et autres) ont décidé de faire don d’une de leurs œuvres au profit des victimes de la brutalité du régime syrien.

‘’SyriArt’’ est un parti pris doublement symbolique, explique José Garçon, l’initiatrice de ce projet. Il illustre de manière spectaculaire, à travers ceux qui ont accepté d’offrir une de leurs œuvres pour les Syriens, la solidarité des sociétés civiles du monde arabe. D’autant que, souvent confrontées aux difficiles et complexes transitions post révoltes arabes, ces sociétés se sont jusqu’ici assez peu exprimées sur le conflit en Syrie.

Ce choix renvoie à un autre parti pris : mettre en valeur l’immense créativité des artistes originaires du Proche-Orient, du Golfe et du Maghreb. Ces plasticiens émergent de plus en plus sur la scène internationale, nourris par la dynamique sans précédent qui reflète la transition tumultueuse de leur univers, ayant eux mêmes été confrontés à la violence de la guerre, la déconstruction, l’éclatement.
Leurs œuvres, radicalement expérimentales ou remodelant des racines profondes, donnent du sens au refus du repli identitaire et à la quête d’universel et de modernité de leur société.

Avant de lancer cette opération, le premier souci des organisateurs a été d’identifier les ONG indépendantes bénéficiaires des fonds générés par la vente aux enchères : Ils ont retenu trois ONG syriennes, notamment de secours médicaux, auxquelles seront versées 60% des sommes recueillies, et la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) qui recevra 40% des sommes pour ses actions en Syrie.

L’aventure ‘’SyriArt’’ n’est pas sans écueils. Force est de constater que le sentiment d’abandon que ressentent les Syriens, leur désespoir face à l’absence de toute issue politique au conflit permettent à des groupes minoritaires et radicaux de gagner du terrain. Mais on ne saurait oublier que cette guerre, comme le choix des armes, ont été imposés à un peuple qui, pendant des mois et des mois, a manifesté les mains nues. C’est pour cela l’initiative que l’opération ‘’SyriArt’’ en vaut largement la peine. Car il est indispensable de multiplier les gestes affirmant au peuple syrien qu’il n’est ni seul ni oublié de tous.

Le monde entier était témoin du carnage contre. Les chiffres disent tout de l’extrême brutalité du régime syrien et de l’horreur subie chaque jour par des centaines de milliers de déplacés ou réfugiés échappant aux combats, familles séparées, perdues fuyant les feux des tanks et de l’aviation de Bachar.

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