Sortie de l’ouvrage « Manifeste de l’Indépendance du Maroc 11 Janvier 1944 , Hommes, destins, mémoire » de Youssef Chiheb

Youssef Chiheb, professeur à l’université Paris XIII-Sorbonne, publie à Paris un ouvrage sous le titre : « Manifeste pour l’indépendance du Maroc, Hommes, destins, mémoire » (Ed alfBarre), à l’occasion du 70ème anniversaire de la présentation de ce Manifeste, un moment fort qui a constitué un tournant dans le processus de la lutte pour l’indépendance du Royaume.

Dans cet ouvrage, l’universitaire revient sur une date hautement symbolique qui a marqué de son empreinte indélébile l’histoire du Maroc. En janvier 1944, 67 Marocains, dont une femme, signent un Manifeste public et le soumettent aux autorités coloniales françaises. Les signataires réclamaient la fin du Protectorat et l’indépendance du Royaume.

La présentation de ce Manifeste a été le signal d’une étape nouvelle dans la lutte pour l’indépendance. Mais la réponse de la résidence fut une forte pression sur le Sultan Mohammed Ben Youssef pour qu’il se démarque et condamne publiquement le Manifeste, et lance dans la foulée une vague d’arrestations des signataires et des militants nationalistes connus. Cette réaction des autorités colonialistes a eu pour conséquence le déclenchement de manifestations monstres et de soulèvements qui ont secoué toutes les régions du pays.

En 1947, à l’occasion de sa visite historique à Tanger, feu Mohammed V réitère avec force les mêmes revendications contenues dans le Manifeste et refuse de se plier à la volonté des autorités coloniales qui vont finir par l’exiler, déclenchant ainsi la résistance qui a permis le retour du Père de la Nation et la proclamation de l’indépendance du Royaume en 1956.

Dans son ouvrage, l’auteur mixe l’histoire de cette période cruciale de l’histoire politique du Maroc avec l’histoire d’une tragédie familiale, celle de ses oncles, de vaillants guerriers, l’un est mort pour la France dans l’indifférence pour la libérer de l’occupation nazie, l’autre blessé dans la fournaise de Diên Biên Phu (Indochine), incorporé malgré lui dans la Légion étrangère, et le benjamin, fauché par les balles de la police française, le 27 Aout 1953, à Derb Sultan à Casablanca. Son crime, avoir brandit le portrait du Sultan Mohamed V, déposé et exilé à Madagascar.

Selon Youssef Chiheb, ces évènements sont peu connus par les générations issues de l’immigration. « Un témoignage pour la Mémoire, la quête d’une relation apaisée à la France, notre seconde patrie, et un hommage pour les 67 signataires qui ont interpelé le destin pour que nos compatriotes retrouvent la liberté et fonder la Nation marocaine », souligne l’auteur.

Par Lila Taleb

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