Sommet réduit de la Ligue arabe à Nouakchott sur fond de divisions

Un sommet réduit de la Ligue arabe s’est ouvert lundi à Nouakchott, en Mauritanie sur fond de divisions face aux crises persistantes dans la zone.

Seuls six chefs d’État ont fait le déplacement pour se retrouver autour de leur homologue mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, et le sommet annuel a été ramené à un seul jour, pour deux initialement prévus. Ouvert à la mi-journée, il devait donc se résumer à une après-midi de débats.

Les émirs du Qatar, du Koweït, les présidents du Yémen, du Soudan, des Comores et de Djibouti étaient présents, pour 22 membres.

Initialement annoncés, le roi Salmane d’Arabie saoudite est absent pour "raisons de santé" et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, président sortant de la Ligue arabe, n’est pas venu pour cause d’"agenda intérieur chargé", a confié à l’AFP une source au sein de l’organisation panarabe.

Des pays comme le Liban et la Libye, qui n’ont pas de président, sont représentés par leur Premier ministre. Ce qui aboutit à une participation "moyenne" dans les annales des sommets arabes, d’après des spécialistes.

L’agenda initial devait notamment aborder les questions de sécurité dans cet ensemble où les foyers de tensions sont nombreux: Libye, Irak, Yémen, Syrie, territoires palestiniens…

Toujours sur la table, la création d’une force commune dont la création pour combattre les "groupes terroristes" avait été annoncée à l’issue du dernier sommet de la Ligue en mars 2015 à Charm el-Cheikh, en Egypte, mais sur laquelle les pays ont échoué depuis à se mettre d’accord.

Face à ces divisions, le Maroc avait renoncé en février dernier à accueillir le sommet 2016, n’estimant pas réunies les conditions d’un succès et redoutant "une fausse impression d’unité et de solidarité (…)dans un monde arabe qui traverse une période difficile", référence notamment à la guerre en Syrie et au Yémen.

Le représentant mauritanien au sein de l’organisation, Weddadi Ould Sidi Heiba, avait indiqué la semaine dernière l’objectif de déboucher sur une déclaration dite de Nouakchott affichant "une position qui unit les Arabes au lieu de les diviser".

Mais lundi, un haut responsable mauritanien craignait que cette déclaration n’occulte certaines questions comme la condamnation des interventions de l’Iran dans les affaires intérieures des pays arabes – allusion aux différends entre Téhéran et l’Arabie saoudite, exacerbés par l’exécution par Ryad, en janvier, d’un chef religieux chiite – et les incursions de la Turquie dans le Kurdistan irakien.

Sur ces deux questions précisément, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue, réunis vendredi en prélude au sommet, avaient des positions divergentes, a-t-il relevé.

L’Irak s’opposerait ainsi à la condamnation de l’Iran et l’Arabie Saoudite à la motion contre la Turquie.

Le sommet devrait en revanche condamner unanimement le terrorisme et affirmer la nécessité pour leurs pays de tout mettre en oeuvre pour y faire face et travailler à une coopération poussée avec les partenaires internationaux.

Autre point récurrent à l’ordre du jour: la question palestinienne, "question centrale de la Nation arabe". Le sommet devrait saluer l’initiative française pour une conférence internationale à la fin de l’année pour "recréer les conditions de la reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens".

C’est la première fois que la Mauritanie accueille un sommet de la Ligue arabe depuis son adhésion à cette organisation en 1973.

(Avec AFP)

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