Sommet Addis Abeda: l’UA se penche lundi sur la réintégration du Maroc

Le sommet de l’Union africaine (UA) qui s’ouvre lundi à Addis Abeba s’annonce comme l’un des plus importants de ces dernières années, avec la demande de réintégration du Maroc, l’élection d’un nouvel exécutif et l’examen des crises qui affectent le continent.

Le tout dans un environnement international remodelé avec l’accession de Donald Trump à la Maison Blanche, et dans une moindre mesure la récente prise de fonctions du nouveau secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui prononcera un discours lundi à l’ouverture du sommet.

Outre cette première prise de contact entre M. Guterres et l’Union africaine, la réintégration du Maroc devrait dominer les débats lundi.

Le royaume avait quitté l’UA en 1984 pour protester contre l’admission de la RASD, auto-proclamée par le Front Polisario, soutenu par l’Algérie.

Le Maroc a annoncé en juillet sa volonté de réintégrer l’organisation et le roi Mohammed VI, qui se trouve à Addis Abdeba, a enchaîné de nombreuses tournées en Afrique de l’Ouest et de l’Est pour rallier les soutiens.

Le Maroc a le "soutien inconditionnel" de 42 pays africains (sur 54) pour son retour au sein de l’UA, a affirmé à l’AFP une source diplomatique marocaine haut placée.

"Nous venons de recevoir le soutien officiel du Ghana, ce qui porte à 42 le nombre de pays qui soutiennent de façon inconditionnelle le Maroc" pour réintégrer l’UA, a déclaré cette source au téléphone depuis Addis Abeba.

Selon l’acte constitutif de l’UA, il suffit d’une majorité simple de 28 Etats. Malgré cette évidence, la présidente de la Commission de l’UA, la Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, multiplie les manoeuvres dilatoires pour torpiller le retour du Royaume au sein de sa famille institutionnelle.

D’autre part, le retour du Maroc pourrait être une aubaine pour l’UA, qui ambitionne de devenir financièrement indépendantte. L’UA est actuellement financée à 70% par des donateurs étrangers.

Pour beaucoup de chefs d’Etat africains, dont le président Sénégalais Macky Sall, la question de la réintégration du Maroc "ne peut fait l’objet d’aucun débat, que ce soit pendant cette réunion à huis clos des chefs d’Etats ou ailleurs".

Le Maroc, face à ces manoeuvres, opte d’ailleurs pour le dialogue, la franchise et la concertation. Le roi Mohammed VI a reçu, dimanche soir, en tête-à-tête plusieurs chefs d’Etats africains, avant le dîner organisé en leur honneur.

Autre dossier potentiellement épineux: les chefs d’Etat doivent élire la nouvelle Commission, l’exécutif de l’UA. Reportée lors du dernier sommet en juillet, l’élection du successeur de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de la Commission opposera cinq candidats.

Mais au terme d’intenses tractations diplomatiques et d’un débat inédit réunissant les cinq prétendants, trois d’entre eux se détachent: la ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed, l’ancien Premier ministre tchadien Moussa Faki Mahamat, et un diplomate sénégalais, Abdoulaye Bathily.

Par ailleurs, le sommet se penchera sur les crises du continent: impasse diplomatique au Soudan du Sud, théâtre d’une recrudescence de violences ethniques, chaos en Libye, exactions des groupes jihadistes au Mali, en Somalie et au Nigeria et tensions politiques en République démocratique du Congo.

Les chefs d’Etat africains devront également se prononcer sur les pistes de réforme du fonctionnement et du financement de l’UA, proposées par le président rwandais Paul Kagame.

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