Sommet 5+5 ou quand les deux rives de la Méditerranée se rencontrent à Malte

La petite île de Malte accueillera les 5 et 6 octobre un sommet du Dialogue 5+5 entre pays des deux rives de la Méditerranée pour discuter de coopération économique et d’immigration illégale, des dossiers cruciaux dans l’ère post-révolutions arabes.

Sommet 5+5 ou quand les deux rives de la Méditerranée se rencontrent à Malte
Il s’agit seulement de la deuxième réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de ce forum lancé à Rome en 1990. La rencontre aura lieu neuf ans après le premier sommet 5+5 (Espagne, France, Italie, Malte, Portugal + Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie) qui s’était tenu à Tunis en décembre 2003.

Ce sera le premier sommet de ce type depuis la chute du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali en Tunisie et celle du leader libyen Mouammar Kadhafi, tué peu après sa capture par des rebelles à Syrte le 20 octobre 2011.

Malte a souligné dans le dossier de présentation du sommet la nécessité de "revigorer le Dialogue en y insufflant un nouvel élan politique" et d’"introduire davantage de régularité dans les réunions du Forum au niveau ministériel et dans les rencontres au sommet".

Ce Forum euro-méditerranéen a une "signification politique particulière" car, selon Malte, c’"est le seul groupement régional à réunir les membres de l’Union arabe du Maghreb et leurs voisins immédiats de la rive Nord de la Méditerranée". En outre, "sa nature informelle permet une discussion plus franche", ont estimé les autorités de La Valette.

Signe de l’importance donnée par les pays du Nord à un rapprochement avec leurs voisins d’en face, le président français François Hollande fera le déplacement tout comme le chef du gouvernement italien Mario Monti et ses homologues espagnol Mariano Rajoy et portugais Pedro Passos Coelho.

L’Union européenne sera aussi à l’affiche avec le président de la Commission européenne José Barroso et le commissaire à la Politique européenne de voisinage le Tchèque Stefan Fí¼le.

Le secrétaire général de l’UMA (Union du Maghreb arabe) Habib Ben Yahia et le secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée Fathallah Sijilmassi prendront place parmi les observateurs.

Pour la France, il est important de "dire l’engagement" des pays du Nord "de maintenir une coopération méditerranéenne ambitieuse en dépit des difficultés économiques et de la crise de la zone euro".

Paris veut aussi affirmer "après les printemps arabes, sa confiance renouvelée dans les processus de décision politique sur la rive sud de la Méditerranée et en premier lieu au Maghreb" avec lequel il faut "tisser des liens productifs, confiants et diversifiés".

Côté maghrébin, les présidents tunisien Moncef Marzouki et mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz ont répondu présents tout comme les Premiers ministres marocain Abdelilah Benkirane et algérien Abdelmalek Sella. La Libye sera représentée par le président du parlement Mohamed Magarief qui est de facto le chef de l’Etat libyen par interim.

Les dirigeants débattront de sécurité, de défense, d’immigration illégale et chercheront à approfondir le dialogue politique en faisant aussi le point sur les nouveaux domaines de coopération possibles (éducation, environnement, énergie).

Le sommet s’ouvrira le vendredi 5 à 10H15 GMT et s’articulera autour d’un déjeuner de travail à l’invitation du Premier ministre maltais Lawrence Gonzi suivi de sessions de travail. Les discussions qui culmineront avec l’adoption d’une Déclaration de Malte se termineront le samedi par une conférence de presse à 10H30 GMT.

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