Signature d’un  »accord historique » entre le Vatican et l’Etat palestinien

Le Saint-Siège et l’Etat de Palestine ont signé, vendredi au Vatican, un ‘accord historique » sur les droits de l’Eglise catholique dans les territoires palestiniens, a annoncé le Vatican dans un communiqué.

L’accord a été signé dans le palais pontifical par le secrétaire pour les relations avec les Etats (ministre des affaires étrangères), Mgr Paul Richard Gallagher, et par le ministre palestinien des affaires étrangères Riyad Al-Maliki.

La mise au point de ce texte par une commission bilatérale avait été achevée le 13 mai dernier après quinze ans de négociations entre les deux parties.

L’accord exprime le soutien du Vatican à une solution "du conflit entre Israéliens et Palestiniens dans le cadre de la formule de deux Etats », avait expliqué en mai Mgr Antoine Camilleri, chef de la délégation du Saint-Siège, dans un entretien à L’Osservatore Romano.

Même si le Vatican parle d’"Etat de Palestine" depuis début 2013, les Palestiniens estiment que cette signature équivaut à "une reconnaissance de facto" de leur Etat et fait du Vatican le 136e pays à avoir reconnu l’Etat de Palestine.

Ont été présents à la cérémonie de signature, notamment, Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem, Mgr Antonio Franco, le nonce apostolique, Mgr Giuseppe Lazzarotto, le délégué apostolique à Jérusalem et en Palestine, alors que côté de la Palestine, l’on cite son représentant près le Saint-Siège ainsi que, entre autres, les maires de Bethléem et de Ramallah.

L’Accord est constitué par un préambule et par 32 articles divisés en huit chapitres. Il entrera en vigueur dès que les deux parties auront notifié par écrit que leurs dispositions constitutionnelles respectives ont été respectées.

Dans une note du 13 mai 2015, la Salle de Presse du Saint-Siège avait annoncé que la Commission bilatérale entre le Saint-Siège et l’Etat palestinien avaient conclu leur travail commun après des années de négociation.

Le texte, selon la note, "porte sur les aspects essentiels de la vie et de l’activité de l’Eglise catholique en Palestine". Il s’agit de la liberté d’action de l’Eglise, de sa juridiction, du statut personnel, des lieux de culte, des activités sociales et caritatives de l’Eglise, de ses moyens de communication sociale, des questions fiscales et de propriété.

Selon Mgr Antoine Camilleri, sous-secrétaire pour les rapports avec les Etats du Saint-Siège, présent à la signature ce vendredi, l’Accord exprime en particulier "le souhait de l’Eglise pour une solution à la question palestinienne et au conflit israélo-palestinien dans le contexte d’une solution à deux Etats et des résolutions de la communauté internationale, renvoyant à une entente entre les parties".

Dans son allocution, Mgr Gallagher a exprimé le souhait que "l’Accord puisse, d’une certaine manière, être une stimulation pour mettre fin définitivement au conflit israélo-palestinien qui dure depuis des années et qui continue à causer des souffrances aux deux parties". Il a formé l’espoir que la solution souhaitable de deux Etats devienne une réalité le plus tôt possible. "Le processus de paix ne peut progresser que seulement à travers la négociation entre les parties en présence et avec le soutien de la communauté internationale. Cela demande certainement des décisions courageuses", a-t-il dit.

Cet accord représente également "un bon exemple de dialogue et de collaboration" entre chrétiens et musulmans dans "le contexte complexe du Proche-Orient" a ajouté Mgr Gallagher, saluant en particulier le chapitre consacré à la liberté religieuse et de conscience.

Le parcours qui a mené à la conclusion dudit accord global a été jalonné d’étapes importantes. Paul VI a été le premier pape à affirmer en 1975 que les Palestiniens n’étaient pas un simple groupe de réfugiés mais un peuple.

En 1987, pour la première fois, Jean-Paul II a nommé un arabe palestinien à la tête du patriarcat latin de Jérusalem, Mgr Michel Sabbah, qui n’a cessé de dénoncer, sans détours, les souffrances endurées par le peuple palestinien à cause de l’occupation. Le chef de l’OLP, feu Yasser Arafat, a été reçu à plusieurs reprises au Vatican à partir de 1987.

Le Saint-Siège a ensuite établi des relations avec l’OLP en 1994 avant que le Pape Jean-Paul II n’effectue une visite au camp de réfugiés palestiniens d’Aida.

A son tour, Benoît XVI a demandé que la solution de deux Etats devienne réalité et ne demeure pas un rêve, alors qu’une rencontre a réuni au Vatican le 8 juin 2014 les présidents israélien et palestinien à l’invitation du Pape François.

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