Sénat français : création d’un groupe « indépendant de droite et du centre »

Le sénateur LR Claude Malhuret, ancien ministre de Jacques Chirac, a annoncé lundi la création au Sénat d’un groupe "Indépendant de droite et du centre", composé de onze membres.

"J’ai le plaisir de vous annoncer la création du groupe République et Territoires, les Indépendants", a déclaré le sénateur de l’Allier devant la presse. "La recomposition politique est entamée", a-t-il précisé. "Nous souhaitons dans ce contexte affirmer une ligne politique de centre-droit, libérale et sociale".

"Je vous supplie de ne pas nous appeler +constructifs+", a-t-il par ailleurs dit, en référence au groupe des Constructifs à l’Assemblée, composé de membres de LR qui soutiennent Emmanuel Macron. "Nous sommes constructifs, comme tout le monde. Mais nous sommes aussi libres, libres par rapport aux partis politiques, libres par rapport à la majorité présidentielle et à l’opposition".

"Ce n’est pas la position des constructifs de l’Assemblée nationale qui nous gêne, mais l’image qu’ils donnent que petit à petit ils s’orientent vers le soutien à une majorité présidentielle", a-t-il ajouté. "C’est une image que nous ne voulons pas donner".

M. Malhuret a aussi insisté sur la diversité des membres de son groupe, géographique et politique. "Nous venons de toutes les familles de la droite républicaine et du centre. Beaucoup d’entre nous ont soutenu Alain Juppé, Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, ou même François Fillon à la présidentielle".

Parmi les membres du nouveau groupe figurent deux centristes, Joël Guerriau (Loire-Atlantique) et Dany Wattebled (Nord). Les autres, des anciens LR, sont, outre M. Malhuret, Jérôme Bignon (Somme), Emmanuel Capus (Maine-et-Loire), Daniel Chasseing (Corrèze), Alain Fouché (Vienne), Alain Marc (Aveyron), Colette Mélot (Seine-et-Marne), et Jean-Louis Lagourgue (La Réunion). Ce dernier avait soutenu François Fillon à la primaire de droite. Jean-Pierre Decool (Nord) est apparenté.

"Nous ne croyons pas possible de défendre notre ligne au sein du groupe LR du Sénat", a ajouté M. Malhuret pour expliquer la scission avec son groupe d’origine.

Dans la matinée, Fabienne Keller (Bas-Rhin), qui avait été très active dans la création du nouveau groupe avant de jeter l’éponge, avait affirmé que le président des sénateurs LR Bruno Retailleau lui "a assuré qu’il respecterait notre sensibilité". "Je pense que ce qui est important c’est de rester assez nombreux, pour échanger, pour voir ce qui se passe sur nos différents territoires, et pour être plus fort aussi, pour porter une parole en plus grand nombre", a-t-elle dit.

"Je pense que la vie politique a besoin de clarté", a réagi pour sa part M. Retailleau. "S’ils se sentent mieux dehors, dont acte, ils faut qu’ils soient dehors, c’est une question de clarté", a-t-il dit, soulignant que le groupe LR est "dans l’opposition au gouvernement".

François Patriat, à l’origine du groupe LREM au Sénat, a jugé que la création du groupe Indépendant "n’est pas une mauvaise nouvelle. C’est la suite de la recomposition", a-t-il.

Il est nécessaire d’avoir au moins 10 membres pour constituer un groupe au Sénat.

Les sénateurs écologistes, qui avaient atteint ce seuil en 2011 et en 2014 et qui avaient eu un groupe, ont échoué à en former un nouveau.

AFP

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