Selon Sarkozy, Juppé a les « oreilles sensibles »

Le match est bien lancé entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Le maire de Bordeaux n’a pas hésité à critiquer directement les positions de l’ancien chef de l’État lors d’une interview au Figaro et s’est aussi présenté comme l’antithèse du « candidat des compromis bancals, des dénis de réalité et des demi-solutions sur l’immigration comme sur le reste ».

Des critiques qui n’ont pas plus à l’ex-président de parti qui a rétorqué ce samedi. "J’ai proposé – apparemment ça a choqué quelques oreilles sensibles – de suspendre le regroupement familial tant que l’Europe ne se serait pas dotée d’une politique migratoire. C’est curieux, ça choque quand je le dis, quand (la chancelière allemande) Mme Merkel le fait à l’endroit des réfugiés syriens, personne ne le dit" a fait mine de s’étonner l’ancien chef de l’État, alors qu’Alain Juppé a jugé que ce serait "pas une attitude humaine".

L’ancien chef de l’État s’exprimait devant plus d’un millier de personnes (2 000 selon les organisateurs) dans la chaleur étouffante d’une salle du Touquet (Pas-de-Calais) où était organisé pour la 5e année consécutive un Campus des Jeunes Républicains. "Je ne serai pas le candidat des compromis bancals, des dénis de réalité et des demi-solutions sur l’immigration comme sur le reste" a-t-il aussitôt poursuivi.

Nouvelle attaque sur l’"identité heureuse"

Dans un passage sur la nécessaire "unité" de son camp et l’appel à une primaire qui ne "dérive pas dans des querelles de personnes", Nicolas Sarkozy a par exemple à nouveau pris à témoin le maire de Bordeaux, rappelant leurs différences sur l’"identité nationale" qu’il a "toujours défendue : "Certains la voient heureuse" a-t-il dit, citant sans le nommer son rival, le tout sous quelques sifflets, "d’autres comme moi la voient avec un regard plus réaliste."
Devant des soutiens, comme le vice-président LR de la région Hauts-de-France Gérald Darmanin, le numéro deux des Républicains Eric Woerth, mais aussi devant le président non-aligné dans la primaire de la région Xavier Bertrand, Nicolas Sarkozy a lancé peu après : "Choisissez qui vous voulez, préférez qui vous voulez, ne sifflez pas, ne critiquez pas, on a déjà assez à faire avec la gauche, avec le FN et même avec le parti des observateurs".

Loi sur le burkini

Au lendemain de la décision du Conseil d’État de suspendre un arrêté interdisant le port du "burkini", Sarkozy a redit son souhait d’une loi interdisant ce vêtement, mais aussi le port du voile à l’université, car "nous ne voulons pas de signe extérieur d’appartenance à une religion dans notre pays". "Nous ne l’acceptons pas, c’est la loi, c’est notre mode de vie français, c’est la culture française, c’est la tradition française, c’est comme ça que nous vivons et que nous voulons continuer à vivre", a-t-il lancé sous les acclamations.

"Je veux parler de la vie que vous vivez", a par ailleurs lancé Nicolas Sarkozy, qui a levé cette semaine le faux suspense sur sa candidature pour la primaire. "Je veux que celui qui n’en peut plus d’avoir peur pour sa femme et ses enfants dans les transports en commun se dise" en pensant à Nicolas Sarkozy : "Lui, il a compris ce qu’on vit", a dit l’ancien président. Alors qu’Alain Juppé propose un pacte avec les responsables musulmans, Nicolas Sarkozy a lui estimé qu’il n’y a "pas de compromis raisonnable avec l’islam radical et l’islam politique", sources selon lui de menaces pour les Juifs de France, les prêtres, les homosexuels, les femmes, la jeunesse.

(Source AFP)

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