Sarkozy et DSK se surveillent en pensant à 2012

Sarkozy et DSK se surveillent en pensant à 2012
Le chef de l’État a reçu le directeur général du FMI, ce mercredi, pour préparer le G20. Les deux hommes pourraient s’affronter à la présidentielle.

Pour l’instant le duel est virtuel. Il n’existe que dans les sondages. Mais chacun s’y prépare, si d’aventure Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn devaient s’affronter en 2012. Les deux hommes se sont retrouvés ce mercredi à l’Élysée, au lendemain d’une intervention télévisée du chef de l’État marquée par un hommage appuyé à DSK, «un homme pour qui, a-t-il dit, j’ai beaucoup de considération». Dix gardes républicains au garde à vous ont accueilli le patron du FMI au palais présidentiel. À sa sortie, DSK a salué le «programme ambitieux» de la présidence française et assuré qu’il travaillerait avec Nicolas Sarkozy, «chacun à sa place».

La rencontre visait à faire le point sur les grands dossiers du prochain G20, alors que la France vient d’en prendre la présidence. «Jusqu’en janvier, le président veut rencontrer un certain nombre d’acteurs majeurs de la scène internationale», dédramatise-t-on à l’Élysée. Un «acteur majeur» qui battrait Sarkozy au deuxième tour de la présidentielle de 2012, selon les derniers sondages. «Pour gagner, nous avons besoin de l’électorat du centre qui pourrait être séduit par ce socialiste très, très modéré, qui a encore gagné en respectabilité sur la scène internationale», reconnaît un conseiller de Sarkozy.

DSK veut lever le doute sur ses intentions au tout dernier moment, quand le PS ouvrira officiellement le dépôt des candidatures aux primaires. En attendant, il s’applique à résister aux manœuvres de ses détracteurs socialistes qui le dépeignent en «homme de droite». Depuis la semaine dernière, DSK tente donc de s’afficher en «homme de gauche», un terrain sur lequel il accuse un certain retard par rapport à Martine Aubry. «Il a très bien compris où se situaient ses propres handicaps», remarque un proche de la première secrétaire. Handicapé par l’image libérale du FMI, DSK tente de faire comprendre qu’il a transformé ce symbole du libéralisme en organisation de gauche. «Dominique n’a de cesse de répéter que la priorité du monde, c’est 1) l’emploi, 2) l’emploi, 3) l’emploi. On est loin des déclarations des banquiers centraux. C’est un discours extrêmement nouveau au FMI », assure le strauss-kahnien François Kalfon.


Le jeu des hypothèses

Pour être crédible à gauche, DSK doit également résister aux louanges, insistantes, de Sarkozy. Et si possible, se démarquer du chef de l’État. Difficile, alors que son statut lui interdit de s’exprimer sur la politique intérieure française. Tout juste a-t-il déploré, en début de semaine sur France Inter, l’utilisation par l’UMP d’un rapport du FMI préconisant le report à 62 ans de l’âge légal de la retraite. «Si je me souviens bien, [ce rapport] disait que la France, dans laquelle le travail est déjà très fortement taxé, devrait surtout financer par des ressources venant des revenus du capital», a précisé DSK. Une façon de nuancer ses propos, mal reçus au PS, sur le fait que les 60 ans ne devaient pas être «un dogme».

Les prémices d’un affrontement présidentiel? Dans l’entourage de Sarkozy, on assure ne pas croire à l’hypothèse d’un retour de DSK. Le patron du FMI est jugé trop «velléitaire», trop «dilettante», trop «gâté» aussi par son poste prestigieux et son «statut de quasi-chef d’État» pour se lancer dans la bataille présidentielle. A fortiori en passant par la case des primaires. «Même s’il est passionné par l’idée, il ne se lancera pas dans la course», assure un conseiller. Même sentiment à l’UMP, où l’on se dit persuadé que DSK n’aura pas envie de se soumettre aux primaires. «Quand bien même il irait, il lui faudra composer avec la gauche du PS», observe un ténor de l’UMP, qui ajoute: «Nous restons attentifs».

(Le Figaro)

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