Sarkozy défend sa décision d’inviter Assad en 2008 quand il n’était « pas un assassin »

Le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, candidat à sa succession à la présidentielle, a défendu mardi sa décision d’inviter le président syrien Bachar al-Assad ces dernières années car à l’époque "il n’était pas un assassin" ce qu’il est "devenu aujourd’hui".

Interrogé lors d’une émission télévisée sur le point de savoir, si c’était à refaire, s’il recevrait à nouveau le président syrien comme il l’a fait en 2008 et en 2010, M. Sarkozy a déclaré: "Je crois que je le recevrai à nouveau".

"J’ai essayé de le convaincre, de le ramener dans la communauté des gens raisonnables, j’ai essayé de le séparer (du président iranien Mahmoud) Ahmadinejad et des dirigeants iraniens", a-t-il expliqué. "J’avoue mon incompréhension totale devant l’évolution de cet homme", a-t-il ajouté.

"Il y a deux ans, il ne massacrait pas des femmes et des enfants à Homs, il y a deux ans il n’était pas un démocrate mais il n’était pas un assassin. Il est devenu un assassin", a-t-il poursuivi.

M. Sarkozy avait été violemment critiqué pour avoir invité M. Assad au défilé de la fête nationale du 14 juillet 2008.

M. Sarkozy a de nouveau accusé l’armée loyale au régime d’avoir délibérement visé un centre de presse pour militants syriens où deux journalistes ont été tués dont un Français et deux autres blessés dont une Française en février à Homs (centre).

"Bachar al-Assad s’est comporté comme un assassin, ses forces ont fait tomber sciemment des roquettes et des bombes sur un immeuble où il y avait des journalistes", a-t-il dit.

Cependant, la France, qui souhaite l’ouverture de corridors humanitaires en Syrie, n’interviendra pas directement dans ce pays sans mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, a-t-il répété.

"Je pense pas que ce serait pas raisonnable. Je ne le ferai pas de lancer l’armée française sans un mandat très clair des Nations unies (…) L’armée française ne peut pas intervenir dans un pays étranger si ses ressortissants ne sont pas en danger et s’il n’y a pas un mandat international", a-t-il expliqué.

"Donc il faut faire lever le véto russe et le véto chinois j’espère, que la nouvelle élection (à la présidence russe du Premier ministre Vladimir) Poutine va l’amener à considérer la question syrienne avec une autre idée", a-t-il conclu.

Jusqu’à présent, la Chine et la Russie ont bloqué toutes les tentatives des Occidentaux et des pays arabes de faire adopter par le Conseil de sécurité des Nations unies des textes condamnant la répression exercée par le régime de Bachar al-Assad.

Plus de 7.600 personnes ont été tuées dans les violences en Syrie depuis la mi-mars 2011, selon l’ONU, et la situation humanitaire y est de plus en plus préoccupante.

La France a annoncé vendredi sa décision de fermer son ambassade à Damas.

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