Sarkozy annonce une répression accrue de l’extrémisme

Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi un renforcement de l’arsenal pénal contre l’extrémisme idéologique et le terrorisme, peu après le dénouement à Toulouse de l’affaire du tueur au scooter qui a tenu la France en haleine dix jours durant et bouleversé la campagne pour l’élection présidentielle.

Dans une déclaration solennelle à la télévision et à la radio – la troisième en quatre jours – le chef de l’Etat a déclaré que la République française devait être "implacable" pour défendre ses valeurs et ne tolèrerait ni embrigadement ni conditionnement idéologiques sur son sol. Désormais, toute personne qui consultera de manière habituelle des sites internet qui font l’apologie du terrorisme ou qui appellent à la haine et à la violence sera punie pénalement", a-t-il dit, peu après une réunion avec le Premier ministre, François Fillon, et les ministres concernés.

Il a également déclaré que toute personne se rendant à l’étranger pour y suivre des "travaux d’endoctrinement à des idéologies conduisant au terrorisme" serait punie pénalement".

La propagation et l’apologie d’idéologies extrémistes seront également réprimées "avec les moyens qui sont déjà ceux de la lutte anti-terroriste", a ajouté le président de la République.

Il a enfin dit avoir demandé au Garde des Sceaux, Michel Mercier, de conduire une "réflexion approfondie" sur la propagation de ces idéologies en milieu carcéral. "Nous ne pouvons accepter que nos prisons deviennent des terreaux d’endoctrinement à des idéologies de haine et de terrorisme", a expliqué le chef de l’Etat.

Mohamed Merah, un Toulousain de 23 ans, a tué en une semaine trois militaires de confession musulmane, trois enfants juifs et un jeune rabbin, à Toulouse et Montauban, avant d’être abattu jeudi par les policiers qui tentaient de l’arrêter.

Le jeune homme, qui se réclamait de la nébuleuse terroriste Al Qaïda, s’était rendu en Afghanistan et au Pakistan, où cette organisation forme des apprentis terroristes.

Une polémique commence à naître en France sur des "failles" présumées des services de renseignement.
Nicolas Sarkozy, qui brigue un second mandat, s’est de toute évidence efforcé d’y répondre dans son intervention.
Il a également félicité les forces de l’ordre, la justice et le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, pour le "remarquable travail" qui a conduit à la mise hors d’état de nuire du tueur.

Il a précisé qu’une enquête était en cours pour savoir si Mohamed Merah avait bénéficié de complicités.
Nicolas Sarkozy a enfin de nouveau lancé un appel à l’apaisement des passions dans une opinion publique choquée par les événements de ces dix derniers jours.

"Face à une agression terroriste, dont la violence le dispute à l’abjection, la France a fait preuve de sang-froid et de détermination. Elle est restée unie et rassemblée", a-t-il dit. "Aujourd’hui, les Français doivent surmonter leur indignation et ne pas laisser libre cours à leur colère."

"Nos compatriotes musulmans n’ont rien à voir avec les motivations folles d’un terroriste. Il ne faut procéder à aucun amalgame", a-t-il poursuivi. "Je sais pouvoir compter sur la fraternité et la vigilance de tous les responsables religieux."
"Le rassemblement et l’unité doivent être notre priorité, la fermeté le moyen au service des valeurs de la République", a conclu le chef de l’Etat.

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