Salaheddine Mezouar: « Le regard sur l’Afrique change »

Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Salahedine Mezouar, a estimé vendredi à Paris que le « regard sur l’Afrique change ». Après avoir longtemps été considéré comme un « continent à problèmes »,
« le rapport à l’Afrique change. a-t-il déclaré à Atlasinfo, en marge de l’ouverture du Sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique qui se tient les 6 et 7 décembre.
« Le regard sur l’Afrique change. L’Afrique n’est plus le continent de l’assistance internationale et de l’aide internationale », a fait valoir le ministre.

Pour M. Mezouar, l’Afrique a été longtemps considéré comme un "continent à problèmes". Or, relève-t-il, "il y a un changement qui s’opère en Afrique" et "le monde doit adapter sa vision à cette nouvelle réalité".

L’Afrique dispose d’une conjoncture et d’un potentiel économiques exceptionnels qui devraient faire d’elle un pôle majeur de l’économie mondiale, poursuit le ministre, précisant que la croissance économique est depuis plus d’une décennie de 5 % par an en moyenne, juste derrière l’Asie et loin devant l’Europe, et que du PIB africain devrait atteindre 5,6 % en 2013 et s’élever à 6,1 % en 2014.

Outre cette croissance, le ministre souligne la richesse des ressources humaines, indiquant que les acteurs français doivent dépasser une "certaine frilosité" en matière d’investissements et de financements.
A ce propos, M. Mezouar a salué la future création d’une fondation franco-africaine publique privée qui va incarner et porter le renouveau de la relation économique.

La France, qui a perdu la moitié de ses parts de marché en Afrique en dix ans au bénéfice de la Chine et des pays émergents, ambitionne de "doubler en cinq ans ses échanges commerciaux" avec le continent, selon le président François Hollande.

Dans un rapport rendu public à la veille du Sommer par le ministère français de l’Economie et des Finances, les relations de la France avec l’Afrique subsaharienne ne sont pas exemptes du poids de l’histoire, et ce malgré les appels répétés au renouveau y compris au plan européen3 : l’opinion publique française perçoit encore assez largement l’Afrique comme le continent de la pauvreté et des guerres, et qu’il convient d’aider.

"L’administration française ne semble pas avoir encore pleinement intégré la transformation du continent africain", note le rapport présenté par l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, appelant l’Etat français à "mettre au cœur de sa politique économique le soutien à la relation d’affaires du secteur privé et assumer pleinement l’existence de ses intérêts sur le continent africain".

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