Saint-Etienne-du-Rouvray : Adel Kermiche, à peine majeur et candidat pour la Syrie

Il était à peine majeur, avait tenté par deux fois de rejoindre la Syrie et avait parlé de "faire une église": Adel Kermiche était l’un des deux auteurs du meurtre mardi d’un prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime).

Né le 25 mars 1997 à Mont-Saint-Aignan, une commune proche de Rouen, Adel Kermiche était au moment des faits sous bracelet électronique.

Il "n’a aucune condamnation sur son casier judiciaire" mais était "toutefois connu de la justice antiterroriste", a déclaré mardi soir le procureur de la République de Paris, François Molins.

Après sa première tentative de départ en Syrie, Adel Kermiche était "revenu dans le quartier et s’est vanté", a déclaré à l’AFP un voisin, Mohamed, 30 ans. "Tout le monde le connaissait dans la ville, on savait qu’il voulait y retourner", a-t-il ajouté.

Le jeune homme, abattu mardi par la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), avait par deux fois, à moins de deux mois d’intervalle, tenté de rallier la Syrie en 2015.

Encore mineur lors de sa première tentative, il avait été interpellé lors de son transit en Allemagne alors qu’il utilisait l’identité de son frère.

Pour son second essai, le jeune homme, cette fois majeur, était passé par la Suisse et avait vu son voyage échouer en Turquie, où il avait été arrêté, deux jours après son départ du domicile familial. Il avait ensuite été renvoyé en Suisse puis remis à la France.

Il avait alors été mis en examen pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et placé en détention provisoire, avant d’être assigné à résidence avec bracelet électronique.

Après ces projets avortés, le jeune homme a finalement préféré une cible plus proche. Mardi, à l’heure de la messe, il a fait irruption avec un complice dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray.

Les deux assaillants ont pris en otages six personnes, avant d’égorger Jacques Hamel, prêtre auxiliaire de la paroisse, 86 ans. Un autre otage est très grièvement blessé, selon le ministère de l’Intérieur.

– ‘Faire une église’ –

"Il ne nous parlait jamais", a confié un autre voisin de la famille du jeune homme. "Je l’ai vu pour la dernière fois vendredi. Il jouait au foot dans son jardin", a dit cet homme de 60 ans.

Il a ajouté ne l’avoir "jamais vu à la mosquée" où il se rend tous les jours. "Je ne l’ai jamais vu fréquenter la mosquée", a confirmé le président du conseil régional du culte musulman de Haute-Normandie, Mohammed Karabila.

Dans la ville, d’autres connaissances ont dressé un portrait contradictoire de l’assaillant présumé.

"Je ne suis pas étonné, il m’en parlait tout le temps", a déclaré sur RTL un adolescent qui a assuré faire partie de ses connaissances.

"Il parlait d’islam, qu’il allait faire des trucs comme ça. Il m’a dit +je vais aller faire une église+ il y a deux mois. Je l’ai pas cru, il disait beaucoup de choses."

"C’était un jeune comme nous, je ne comprends pas comment il a basculé comme ça", a en revanche affirmé une autre connaissance à la radio.

"Il s’est fait retourner le cerveau. Ce qu’il a fait, ça n’a rien à voir avec les musulmans. Il a fait ça de sa propre personne, il a déconné".

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