Sahara: la Suède se met à dos toute l’Europe en endossant une incartade politique
Au moment où l’Union européenne est empêtrée dans une crise sans précédent liée à l’immigration, aux déboires économiques de la Grèce, à la démonétisation de l’euro et au terrorisme, voilà qu’un pays membre s’offre le loisir de proposer un projet de loi reconnaissant une entité chimérique qui agit contre les intérêts même de l’Union des Vingt huit en termes de sécurité et de gouvernance financière.
La communauté internationale est aujourd’hui témoin d’un acte puéril et irréfléchi de la part du gouvernement d’un Etat européen qui fait fi des intérêts de l’Union et qui veut pactiser avec une entité imaginaire aux accointances avérées avec les pires réseaux criminels sévissant dans la région du Sahara et du Sahel.
De Washington à Paris, en passant par Londres, Genève, Bruxelles et Lisbonne, Rome, Madrid et Berlin les réactions ne se sont pas fait attendre pour dénoncer la bavure suédoise et mettre en garde contre les dangers de toute aventure malencontreuse de ce genre.
Ingérence dans le processus de paix géré par l’ONU, manœuvre de déstabilisation d’une région sahélo-saharienne connue par sa porosité, tentative de porter atteinte à un partenaire fiable de l’Union européenne et son principal rempart contre les dérives de l’islamisme radical. C’est en ces mots que les différents acteurs politiques, experts et personnalités de tous bords ont résumé l’attitude du gouvernement de Stefan Lofven.
Le député européen, Gilles Pargneaux, s’est dit stupéfait de cette attitude venant de la part d’un pays membre de l’Union européenne.
"On est de plus en plus étonné au niveau européen et plus particulièrement au parlement européen, de voir un pays membre voguer à contre-courant du droit et de la légalité internationale, en voulant reconnaître une entité qui n’a pas les éléments fondamentaux d’un Etat", a souligné l’eurodéputé socialiste.
Pour l’universitaire français Christophe Boutin, il s’agit d’une position aux antipodes de la politique étrangère et de sécurité de l’Union européenne. Il s’agit d’une attitude choquante et surprenante de la part de cet Etat, pourtant bien au fait des agissements du mouvement séparatiste. L’expert français n’ a pas manqué d’énumérer dans une déclaration à la MAP, les crimes de tous genres commis par le polisario, notamment les violations des droits de l’homme et le détournement de l’aide européenne avec la complicité d’Alger.
Aussi vaine que farfelue, cette tentative n’aura à se prévaloir que d’un seul mérite : c’est d’avoir réussi à raviver la position irréfragable de la communauté internationale : Non à un Etat voyou dans une zone déjà meurtrie par les actes criminels de tous genres. Non au séparatisme. Non à l’exploitation des souffrances des séquestrés de Tindouf à des fin politicienne ou mercantile.
A ceux qui sont derrière cette manœuvre grossière et ridicule, le Maroc et la communauté internationale répondent à l’unisson: La reconnaissance d’un Etat suppose l’existence d’un territoire, d’un peuple et d’une autorité effective.