Rome présente au Parlement sa mission navale dans les eaux libyennes

Le gouvernement italien a détaillé mardi devant des commissions parlementaires son projet de mission navale dans les eaux territoriales libyennes, apportant un soutien technique aux garde-côtes libyens dans la lutte contre les trafiquants d’êtres humains.

L’intervention d’unités navales italiennes dans les eaux territoriales libyennes pourrait contribuer à réduire le flux de migrants partant des côtes libyennes.

Dans un premier temps, l’Italie enverra "un navire logistique" (pouvant par exemple faire de la manutention des unités libyennes) et un "patrouilleur" a précisé mardi la ministre italienne de la Défense Roberta Pinotti, devant des commissions parlementaires du Sénat et de la Chambre des députés.

L’Italie n’a aucune intention de faire "un blocus naval", ce qui serait "un acte hostile", a-t-elle précisé, insistant sur une "demande de soutien et d’aide aux garde-côtes libyens". La zone d’action sera définie conjointement avec les autorités libyennes, a-t-elle encore spécifié.

"La demande d’appui naval libyenne nait dans un climat de confiance absolue réciproque, non improvisé, qui vient de loin, dans le cadre duquel l’Italie a toujours agi dans le respect de la souveraineté libyenne", a souligné pour sa part le ministre des Affaires étrangères Angelino Alfano.

Le projet doit être présenté en séance plénière du Parlement italien mercredi, en vue d’un vote.

Le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni avait dévoilé mercredi dernier ce projet à l’issue d’une rencontre à Rome avec son homologue de Tripoli, Fayez al-Sarraj.

Le chef du gouvernement d’entente nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale mais qui peine à asseoir son autorité en dehors de Tripoli, avait ensuite dû préciser deux jours plus tard que "la souveraineté nationale libyenne" n’était pas remise en cause par ce soutien naval de l’ancienne puissance coloniale.

Il avait aussi indiqué que des navires italiens pourraient stationner dans le port de Tripoli dans le cadre de cet appui.

Des trafiquants profitent du chaos qui règne en Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 pour faire passer chaque année des dizaines de milliers de migrants à destination de l’Italie, en leur demandant d’importantes sommes d’argent.

Cette présentation devant le Parlement italien intervient au lendemain du refus de plusieurs ONG, dont Médecins sans frontières (MSF), de signer "un code de conduite" encadrant les opérations de sauvetage de migrants au large des côtes libyennes.

Ce code de conduite – accepté pour l’instant par trois ONG sur un total de neuf opérant dans cette zone méditerranéenne – pourrait conduire à une moindre présence des navires de sauvetage d’ONG au plus près des eaux libyennes.

Avec AFP

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