Rifaat el-Assad : la justice française valide la saisie de ses biens

L’oncle du président Bachar el-Assad est soupçonné d’avoir détourné des fonds publics en Syrie avant son exil en Europe, il est mis en examen depuis juin 2016.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a rendu lundi plusieurs arrêts dans l’enquête qui concerne Rifaat el-Assad, l’oncle du président syrien, soupçonné d’avoir détourné les richesses de son pays. Vendredi, l’Agence France-Presse a appris de sources proches du dossier qu’elle avait confirmé les saisies opérées par le juge Renaud Van Ruymbeke sur plusieurs sociétés détenant des biens immobiliers dans les quartiers huppés de Paris, fragilisant sa version. Parmi eux, deux hôtels particuliers situés dans le 16e arrondissement, dont l’un de 6 000 m2, avenue Foch, décrit l’une de ces sources à l’Agence France-Presse. Figure aussi la saisie d’une créance de 9,5 millions d’euros qu’une des sociétés détenait sur la ville de Paris, après l’expropriation d’un terrain par la mairie, pour construire des logements sociaux.

Après une plainte de l’ONG Sherpa, les enquêteurs avaient évalué à environ 90 millions d’euros le patrimoine détenu en France par Rifaat al-Assad et sa famille, entre ses biens immobiliers à Paris, un haras dans le Val-d’Oise ou un ensemble de bureaux à Lyon. D’autres contestations de saisies seront examinées ultérieurement par la justice, a indiqué une source proche du dossier. Contacté, l’un de ses avocats n’a pas donné suite.

Dons de la famille royale saoudienne

Frère de l’ancien président syrien Hafez el-Assad, qui l’avait écarté du pouvoir dans les années 1980, Rifaat al-Assad, 79 ans, a été mis en examen le 9 juin 2016 pour recel de détournement de fonds publics et blanchiment en bande organisée de fraude fiscale aggravée. Alors que le juge d’instruction le soupçonne d’avoir détourné des fonds publics syriens avant de partir en exil en Europe, avec sa famille et sa suite, Rifaat el-Assad s’est défendu en racontant que toute sa richesse provenait de dons de la famille royale saoudienne, qui l’aurait soutenu politiquement depuis les années 80. Lors d’une audition fin octobre, il a cité les rois Fahd et Abdallah, rapporte une source proche du dossier.

Il s’est également présenté comme un homme politique ne s’occupant pas de son patrimoine, disant ignorer les documents qu’il signe, a raconté la même source. Une version fragilisée par la cour d’appel. Dans l’une de ces décisions, la chambre de l’instruction s’appuie sur des écoutes téléphoniques pour relever qu’un gestionnaire "rendait compte" à Rifaat el-Assad "très régulièrement" de la situation de son patrimoine immobilier, a-t-on appris de même source.

Avec AFP

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