Raids aériens au Yémen, missiles interceptés en Arabie voisine

La coalition arabe commandée par l’Arabie saoudite a lancé mercredi de nouveaux raids contre les rebelles au Yémen et annoncé avoir intercepté deux missiles balistiques tirés depuis ce pays, au lendemain de l’intensification des attaques aériennes et des combats.

AFP

Les raids aériens de la coalition alliée au pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi, ont visé de nombreuses positions rebelles dans leur fief de la province septentrionale de Saada, selon des sources tribales.

Toujours dans le nord du pays ravagé par la guerre, des combats entre forces gouvernementales yéménites soutenues par la coalition arabe, et les rebelles se poursuivent dans le secteur de Haradh qui fait face à la province méridionale saoudienne de Jazane, selon des responsables militaires loyalistes.

La coalition a par ailleurs annoncé avoir intercepté deux missiles balistiques dirigés contre les villes saoudiennes d’Agha et de Khamis Mec hit (sud). En riposte, elle a bombardé les rampes de lancement situées dans la province d’Oman, au nord de Sanaa.

Selon l’agence rebelle Saba contrôlée par les rebelles, un missile a été tiré sur une base militaire de Khamis Mechit.

Quelques jours après l’échec apparent des pourparlers de paix entre rebelles chiites Houthis et pouvoir, la coalition arabe a repris mardi pour la première fois depuis trois mois ses raids aériens sur la région de Sanaa contrôlée par les rebelles.

Ces raids ont entraîné la fermeture pendant 72 heures de l’aéroport de la capitale et touché une usine de produits alimentaires, faisant 14 morts. L’aviation de la coalition a également visé des positions rebelles dans d’autres régions.

Mais les raids ont cessé depuis mardi soir sur Sanaa, toujours survolée par l’aviation de la coalition, selon un correspondant de l’AFP dans la capitale.

Le porte-parole de cette coalition arabo-sunnite, le général saoudien Ahmed al-Assiri, a justifié la reprise des raids par l’échec des négociations et les violations "par les rebelles" d’une trêve relative de trois mois.

L’ONU et l’Iran se sont alarmés de la reprise des raids et des combats à grande échelle.

"Le secrétaire général de l’ONU est profondément inquiet des informations sur l’intensification des combats dans les provinces de Hajjah, Saada et Sanaa", a déclaré l’un de ses porte-parole. "L’escalade aggrave la situation humanitaire et les souffrances du peuple yéménite".

L’Iran chiite, qui ne cache pas son soutien aux Houthis, a dénoncé l’"inaction" de la communauté internationale face aux "atrocités que font subir les Saoudiens au peuple yéménite".

Le ministère des Affaires étrangères à Téhéran a appelé l’ONU et les pays fournisseurs d’armes à l’Arabie saoudite à entreprendre des "efforts effectifs pour arrêter ces attaques et prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils".

L’ONU a suspendu samedi dernier les pourparlers de paix après trois mois de discussions infructueuses.

L’organisation table sur une reprise des pourparlers dans un mois et refuse de parler d’échec. Mais les parties campent sur leurs positions.

Le gouvernement insiste sur un retrait des rebelles des grandes villes, dont Sanaa. Les Houthis et leurs alliés exigent de participer immédiatement à un gouvernement d’union nationale.

La guerre au Yémen a fait plus de 6.400 morts et environ 30.000 blessés, sans parler des 2,8 millions de personnes déplacées.

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