Radio France entame son 19e jour de grève, la plus longue de son histoire

Radio France, premier groupe radiophonique français, entre ce lundi dans son 19e jour de grève, la plus longue de son histoire, et le conflit risque d’encore se durcir cette semaine car la direction doit présenter un plan de réductions d’effectifs.

Cette grève entamée le 19 mars coûte un million d’euros par semaine au groupe public (France Inter, France Info, France Culture, France Musique, France Bleue, Fip, le Mouv) qui compte 4.300 employés pour 13,5 millions d’auditeurs.

Chez les grévistes, la motivation reste avant tout la défense de l’emploi, ainsi que la crainte diffuse que la direction, qui selon eux met en avant des critères de rentabilité, menace la vocation de service public de Radio France. L’Etat fournit 90% de ses ressources au groupe, via la redevance audiovisuelle (un impôt prélevé auprès des particuliers).

Mercredi, le PDG Mathieu Gallet présentera lors d’un Comité central d’entreprise extraordinaire son plan stratégique, avec plusieurs mesures d’économies qui visent à redresser les comptes plombés de Radio France, en déficit de 21,3 millions d’euros cette année.

Parmi elles, un plan de 300 à 380 départs volontaires, en priorité pour les seniors, avec 50 créations de postes dans des métiers qui jusqu’ici n’existaient pas à Radio France. Des réductions d’effectifs d’avance rejetées par les syndicats.

Le groupe public est d’autant plus contraint de faire des économies que le chantier "pharaonique", selon des employés, pour la rénovation de la célèbre Maison ronde sur les bords de la Seine à Paris a déjà englouti plus d’un demi-milliard d’euros.

Le président de la Société des journalistes de Radio France Ludovic Piedtenu a estimé dans la presse qu’un tel plan serait "absurde" car il ne viserait pas les postes "non productifs et qui coûtent cher", et qui en outre "coûterait à l’Etat une vingtaine de millions d’euros".

C’est pourquoi la grève, jusqu’ici reconduite jusqu’à mardi matin, risque de se poursuivre au moins jusqu’en fin de semaine, estimaient plusieurs syndicalistes. "Avec le plan de départs, je ne vois pas comment éviter le durcissement", juge l’un d’entre eux.

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