Racisme: l’ONU examine la situation en France

Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU (Cerd) entame jeudi une réunion de deux jours pour examiner la situation en France, en particulier les mesures prises pour éviter l’expulsion des Roms.

Selon le processus habituel de passage en revue des politiques envers les minorités des pays appliquant la convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale de 1965, l’examen pendant deux jours de la situation en France devait commencer mardi à 15H00 (13H00 GMT) et se terminer jeudi en milieu de journée.

Les conclusions des 18 experts de l’ONU ne seront pas publiées avant le 15 mai.

Durant ces deux jours, le comité de l’ONU va se pencher sur les mesures prises par les autorités françaises pour lutter contre les discriminations depuis son dernier examen devant le Cerd en 2010.

La liste des thèmes — publiée en avance — que les experts souhaitent aborder avec la France est longue.

Le comité veut notamment savoir ce que fait la France pour lutter contre "les discours et les déclarations publiques à caractère raciste et xénophobe tenus par les hommes politiques et les personnalités".

Il s’intéresse aussi à "l’évolution de la situation des habitants des banlieues françaises depuis les événements de 2005", en référence aux émeutes urbaines après la mort de deux adolescents d’une banlieue déshéritée de Paris.

Ce double décès avait déclenché trois semaines d’émeutes en France, les plus graves dans l’histoire des banlieues du pays. Le gouvernement de l’époque avait décrété l’état d’urgence.

Les experts veulent aussi connaitre "l’évaluation de l’impact des attentats de janvier 2015 sur l’attitude des populations et de la classe politique vis-à-vis des étrangers", en référence aux attaques qui ont visé l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et l’épicerie juive Hyper Casher entre les 7 et 9 janvier, faisant au total 17 morts.

Comme en 2010, le Cerd entend examiner de près la "situation des Roms et des gens du voyage", en particulier les "progrès réalisés en matière d’éducation des enfants roms, d’accès aux soins de santé, à l’emploi, au logement et aux aires d’accueil" ainsi que les "mesures visant à éviter les expulsions collectives de Roms".

Ce sujet tient particulièrement à cœur aux experts de l’ONU qui en 2010 avait rappelé la France à l’ordre, l’exhortant à "éviter" les renvois collectifs de Roms et les "discours politiques discriminatoires". Des critiques jugées alors "excessives" par Paris.

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