Rabat veut un associé local pour l’acheteur de Maroc Telecom

Rabat veut un associé local pour l
Le Maroc souhaite que l’opérateur télécoms des Emirats arabes unis Etisalat s’associe à un partenaire local pour autoriser le rachat de la participation de 53% de Vivendi dans Maroc Telecom, ont déclaré à Reuters mardi trois sources proches du dossier.

L’Etat marocain détient 30% du premier opérateur mobile et fixe du royaume et doit, de ce fait, donner son avis sur le choix de l’acheteur retenu par le géant français des médias et du divertissement.

Le fait que Rabat exige la présence d’un acteur local au capital du premier employeur du pays ralentit l’opération mais ne devrait pas la faire capoter: Etisalat conserverait une participation majoritaire, consoliderait l’entreprise dans ses comptes et il n’est pas opposé par principe à côtoyer un actionnaire minoritaire, ont précisé les sources.

Vivendi et Etisalat sont entrés en négociation fin avril, date à laquelle Etisalat avait soumis une offre contraignante jugée plus attrayante que celle d’Ooredo, une firme appuyée par le Qatar.

"Le Maroc veut pouvoir s’appuyer sur un autre associé marocain solide qui puisse, en définitive, devenir la voix du Maroc au sein du conseil d’administration de la société", a expliqué une source.

Le gouvernement veut s’assurer que le nouveau propriétaire de Maroc Telecom investisse massivement dans les infrastructures mobiles et haut débit, indispensables au développement de l’économie locale.

VIVENDI SE REFORME

Le nouvel actionnaire marocain ne reprendrait pas des parts de Vivendi dans Maroc Telecom mais pourrait racheter les 17% de l’opérateur cotés en Bourse ou une partie de la participation de 30% de l’Etat marocain. Suivant le droit boursier marocain, le repreneur des parts de Vivendi devrait de toute façon lancer une offre sur les minoritaires.

La structure du tour de table n’est pas encore finalisée, en particulier le choix du partenaire local, ont encore dit les sources. Un candidat possible serait la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) marocaine, un organisme financier public de collecte de l’épargne et d’investissement.

"La CDG semble l’acteur le plus logique parce qu’elle entretient les liens les plus étroits avec l’Etat et qu’en outre, elle a l’argent", a continué la source. " a pourrait être quelqu’un d’autre aussi – ce n’est pas clair – mais la CDG dirigera le consortium marocain, c’est ce qui est le plus vraisemblable".

Un porte-parole de Vivendi s’est refusé à tout commentaire. Etisalat n’a pas répondu aux sollicitations.

L’action Vivendi a clôturé en hausse de 1,58% à 15,155 euros en Bourse de Paris, surperformant le CAC 40, qui a pris 0,52%, et l’indice des télécoms européens (+0,6%).

Cette cession est primordiale pour Vivendi, qui veut réduire son exposition aux télécoms pour se recentrer sur le jeu vidéo, la télévision payante et la musique.

Le groupe français veut consacrer le produit de la vente -estimé à 4,1-4,5 milliards d’euros, avaient dit des sources à Reuters – à la réduction de sa dette pour protéger sa note financière et à la distribution de liquidités à ses actionnaires.

Vivendi avait dit fin avril qu’il voulait finaliser la vente d’ici l’automne.
"Il y a des contretemps ici et là mais dans l’ensemble, les discussions se passent bien", a constaté une source, ajoutant que Vivendi et Etisalat pourraient faire une annonce d’ici la fin du mois.

Maroc Telecom, prestataire de services de télécommunications fixes et mobiles et d’internet au Maroc, est l’un des premiers opérateurs d’Afrique. Il a des filiales au Burkina Faso, au Gabon, au Mali et en Mauritanie.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite