Qui n’est pas avec Alger est contre Alger !

C’est ce qu’il y a lieu de comprendre du refus opposé aux journalistes du quotidien Le Monde et du Petit Journal de Canal+.

On peut ne pas être d’accord avec certaines pratiques de la presse française, mais l’interdiction à des journalistes d’exercer leur métier est un précédent grave pour un pays qui se veut un parangon de démocratie. Cette attitude, que l’on croyait révolue, est motivée par le traitement réservé aux révélations de "Panama Papers" concernant Abdeslam Bouchouareb ainsi que la photo du président Bouteflika que Le Monde a publiée.

Décidément, le gouvernement ne veut pas comprendre que le monde avance, les modes de gouvernance progressent, changent et s’améliorent. En retard, il se comporte en autocrate qui refuse qu’on lui apporte la critique.

Finalement dans cette affaire de "Panama Papers", si Abdeslam Bouchouareb se sent diffamé, majeur qu’il est, qu’il intente un procès en bonne et due forme contre ceux qui ont divulgué l’information.

Et, si la photo du président Bouteflika publiée sur la une du journal Le Monde, était inappropriée et assimilée à une atteinte aux symboles de l’Etat, pour reprendre le jargon officiel d’usage, que la Présidence saisisse qui de droit. Autrement à quoi bon la bronca, alors qu’il y va des affaires d’un pays ? Pourquoi associer systématiquement la personne du chef de l’Etat à tout un pays ? On croyait l’intérêt de l’Algérie au-dessus de tous les citoyens, le président compris.
Mais de là à refuser un visa à un journaliste quand on revendique sur tous les plateaux de télévision la liberté de la presse, ya maldonne. Car, interdire la venue d’un journaliste étranger en Algérie ne protégerait pas plus le pays. Elle ne ferait qu’entraver le libre exercice du travail journalistique, ce qui est contraire aux conventions internationales que l’Algérie a pourtant ratifiées, ainsi qu’à la nouvelle constitution qui vient d’être votée par l’APN garantissant la liberté d’expression.

Ce refus n’honore pas ses auteurs. Il nous renvoie à la triste ère du parti unique et de l’unicité de la pensée. Ces temps sombres où la parole libre était systématiquement réprimée, interdite. Avons-nous dons oublié ces années de la glaciation où nul ne pouvait émettre un avis contraire sur la politique de l’Etat, critiquer ou citer un quelconque nom d’une personnalité du sérail ? Ah les heures bénies de la dictature !

Cela interdiction n’augure rien de bon, surtout pas en matière de liberté d’expression et de l’exercice du journalisme d’investigation. N’est-ce pas Monsieur Hamid Grine ?que la première vocation d’un journaliste n’est pas de plaire, mais de publier ce qui dérange ?

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