Procès Bettencourt: confirmation des peines de prison pour Banier et son compagnon requises en appel

L’avocat général Pierre Nalbert a requis lundi devant la cour d’appel de Bordeaux la confirmation des peines de prison prononcées en première instance en mai 2015 contre le photographe François-Marie Banier et son compagnon Martin d’Orgeval, pour des abus de faiblesse au détriment de Liliane Bettencourt.

M. Banier, ancien confident de la richissime héritière de L’Oréal, avait été condamné à trois ans de prison dont six mois avec sursis et 350.000 euros d’amende.

Le tentaculaire dossier, dépaysé à Bordeaux fin 2010, "est appelé +affaire Bettencourt+ mais pour moi, c’est l’affaire Banier", aujourd’hui "principal prévenu", a résumé l’avocat général au début de son réquisitoire.

Sans nier l’amitié qui unissait le photographe à la femme la plus riche de France, il "reproche à Banier d’avoir abusé de cette amitié" pour satisfaire la "boulimie de l’argent" qu’il avait développée. "La relation a dérapé car François-Marie Banier était devenu insatiable", a-t-il accusé.

Or, la milliardaire, aujourd’hui âgée de 93 ans et sous tutelle, était bel et bien en "état de faiblesse" reconnu à partir de 2006. "Elle a pu faire illusion à ceux qui ne la fréquentaient que de manière épisodique, mais certainement pas à François-Marie Banier, Martin d’Orgeval" ou l’avocat Pascal Wilhelm, autre prévenu au procès, a affirmé M. Nalbert.

M. Banier a donc bien fait preuve d’une "intention délictuelle" pour amasser des dons, oeuvres d’art et donations de plusieurs centaines de millions d’euros, jusqu’à se faire reconnaître comme légataire universel de la milliardaire en 2007. "L’acte le plus grave" commis par Banier qui "s’inscrit dans sa volonté farouche de se préserver, de garder les sous. Ici ce n’est plus du mécénat ni de l’amitié!", estime l’avocat général.

S’il est d’accord pour considérer que Martin d’Orgeval n’est coupable que de "recel d’abus de faiblesse" commis par Banier, dont "il a largement profité", il n’en a pas moins demandé la confirmation de la peine prononcée en première instance: 18 mois de prison avec sursis et 150.000 euros d’amende.

Quant à l’avocat Pascal Wilhelm, ancien mandataire et gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt, il a requis à son encontre "une condamnation" –peine de prison ou simple amende, sans plus de précision–, estimant qu’il était lui aussi "pleinement conscient de l’état de vulnérabilité" de sa cliente. En première instance, le ministère public avait demandé la relaxe de Me Wilhelm, finalement condamné à 30 mois de prison dont un an avec sursis, et 250.000 euros d’amende.

Quant au dernier prévenu, Me Patrice Bonduelle, soupçonné d’avoir aidé Me Wilhelm, l’avocat général a demandé qu’il soit "mis hors de cause" et donc relaxé. Me Bonduelle avait été condamné à six mois de prison avec sursis et 80.000 euros d’amende pour "complicité d’abus de faiblesse".

Source AFP

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