Prison avec sursis pour le chef des ahmadis d’Algérie « pour offense à l’Islam »

Le chef du mouvement ahmadi d’Algérie, où ce courant messianique minoritaire de l’islam est considéré comme une secte, a été condamné mercredi à six mois de prison avec sursis pour "offense" à la religion, a annoncé son avocat.

"Mohamed Fali a été condamné à six mois de prison avec sursis. Il a été reconnu coupable de collecte de dons non autorisés et d’offense au prophète et à l’islam", a déclaré à l’AFP Me Salah Dabouz.

Lors de l’audience, tenue le 6 septembre devant le tribunal correctionnel de Aïn Tedless, près de Mostaganem (355 km à l’ouest d’Alger), le Parquet avait requis un an de prison ferme.

Mohamed Fali avait été arrêté le 28 août à son domicile de Ain Sefra, à 650 km au sud-ouest d’Alger et placé en détention à la prison de Mostaganem.

Il avait été condamné en son absence pour les mêmes chefs à trois mois de prison ferme en février mais avait fait opposition à ce jugement. La loi algérienne accorde, en cas d’opposition, au condamné par défaut un nouveau procès en sa présence.

"Certes mon client va retrouver sa liberté, mais je suis choqué qu’il ait été condamné dans une affaire où il n’y a pas de faits", a réagi Me Dabouz.

Mohamed Fali est au total poursuivi devant six tribunaux différents. Les ahmadis, dont le nombre est estimé à 2.000 en Algérie, sont depuis 2016 dans le collimateur des autorités qui ont arrêté et poursuivi au moins 286 d’entre eux.

La quasi-totalité a été condamnée à des peines de prison allant de 3 mois avec sursis à 4 ans ferme pour diverses infractions au droit d’association, mais en réalité en raison de leur foi, selon leurs avocats.

L’islam est religion d’Etat en Algérie, où domine la doctrine malékite sunnite. Mais la Constitution garantit la liberté de culte, sous réserve d’agrément des autorités pour le lieu de culte et le prédicateur.

Fondé par Mirza Ghulam Ahmad à la fin du XIXe siècle dans le nord de l’Inde, l’ahmadisme, qui se revendique tolérant et pacifique, n’a pris racine en Algérie qu’à partir de 2007, quand une chaîne de télévision du mouvement a pu être captée par satellite dans le pays.

Les Ahmadis qui revendiquent plusieurs millions d’adeptes répartis sur l’ensemble du globe, sont souvent victimes de persécutions car considérés comme hérétiques dans de nombreux pays musulmans.

Avec AFP

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