Primaire de la gauche: large victoire de Benoit Hamon

Benoît Hamon a remporté dimanche l’investiture socialiste pour la présidentielle d’avril-mai en France, devançant largement l’ancien Premier ministre Manuel Valls lors du second tour de la primaire.

Benoît Hamon a largement remporté dimanche la primaire organisée par le Parti socialiste pour choisir son candidat à l’élection présidentielle, avec environ 58% des voix face à Manuel Valls, selon plusieurs sources socialistes proches des deux finalistes.

Ancien ministre de l’Education, Benoît Hamon, 49 ans, à l’aile gauche du Parti socialiste, aurait obtenu environ 58% des suffrages contre 42% à Manuel Valls, 54 ans, tenant de l’aile droite du PS, lancé dans la course après que l’impopulaire président François Hollande a renoncé à se représenter, selon des résultats partiels.

La victoire de ce représentant de l’aile gauche du PS pose la question des alliances en vue de la présidentielle et des législatives et de l’avenir du parti, plusieurs membres du gouvernement ayant agité le spectre d’une hémorragie d’élus et surtout d’électeurs socialistes vers Emmanuel Macron, candidat hors primaire.

L’ancien Premier ministre Manuel Valls, qui a accusé Benoît Hamon pendant la campagne de vendre du rêve aux Français avec un programme "infinançable" s’est résolu ces derniers jours à confirmer qu’il respecterait les règles de la primaire et qu’il s’effacerait.

Il a en revanche expliqué vendredi qu’il ne pourrait défendre le programme de Benoît Hamon.

Représentant des "frondeurs" socialistes, une ligne minoritaire à l’Assemblée nationale, ce dernier a promis de faire les "gestes nécessaires" pour rassembler son camp en voie de balkanisation à l’approche des scrutins du printemps, à l’issue très incertaine.

Le « petit Benoît »

Ce politicien de carrière à la silhouette de jeune homme, que certains ténors socialistes ont surnommé le "petit Benoît", a su convaincre les électeurs de croire en son "futur désirable", à rebours de ceux qui le qualifient de "marchand d’illusions".

"Ce soir, la gauche relève la tête", a-t-il dit à l’annonce de sa victoire. "Notre pays a besoin d’une gauche moderne, innovante, tournée vers l’avenir, qui pense le monde tel qu’il est et non pas tel qu’il fut".

"Le petit chose est devenu un grand machin", a relevé le quotidien de gauche Libération. Son registre : "+le renouveau, le rêve, l’inventif+, à grands renforts de statistiques… pour faire premier de la classe", résume Bertrand Perier, un professeur d’art oratoire.

Souvent décriées, raillées, ses idées ont fait couler beaucoup d’encre : le revenu universel d’existence, la possibilité pour une minorité de citoyens de proposer une loi ou de la bloquer…

Il fustige "la course à la croissance", préfère la "tempérance", veut "encourager" la réduction du temps de travail et, surtout, "changer le rapport au travail" dans un monde en plein bouleversement numérique.

Il défend une société dans laquelle plus personne ne serait stigmatisé pour son orientation sexuelle, son genre ou sa religion, notamment les musulmans. Il refuse que la France se serve de sa loi sur la laïcité comme d’"un glaive", face aux tenants d’une laïcité rigoureuse, hostile au foulard islamique.

Côté vie privée ce père de deux filles reste plutôt discret, à la demande de sa compagne, dit-il. Celle-ci est cadre supérieure chez le groupe de luxe LVMH.

(Avec AFP)

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