Prières pour la France lors d’une fête de l’Assomption sous haute surveillance à Lourdes

Des milliers de catholiques ont célébré lundi la fête de l’Assomption à Lourdes, haut-lieu de pélerinage du sud-ouest de la France, placé sous très haute sécurité après l’attentat de Nice et l’assassinat d’un prêtre en juillet.

La messe célébrant l’Assomption de la Vierge Marie, qui représente pour les catholiques la montée au ciel de la mère du Christ, s’est tenue en plein air sur la prairie des sanctuaires, sous un soleil éclatant.

Mais la présence de policiers et militaires en treillis, arme en bandoulière, patrouillant les lieux saints, est venue rappeler aux fidèles que le pays fait face à une grave menace terroriste.

"Nous venons pour prier pour la paix dans le monde entier, qui semble être dans le chaos", a confié, assis dans l’herbe, Piet Tarappa, chef d’entreprise indonésien, venu de Jakarta avec 35 pèlerins et un évêque.

Lionel Ambroise, ingénieur français de 29 ans installé à Bruxelles, a souhaité lui aussi "penser au monde et à la France en particulier, dans la crise qu’elle traverse actuellement".

Quelque 500 membres des forces de sécurité ont été mobilisés à Lourdes, un dispositif exceptionnel mis en place après l’assassinat le 26 juillet du père Jacques Hamel, en pleine messe dans son église, près de Rouen. L’attentat avait été revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI)

Devant des pèlerins portant des fanions et des drapeaux français, allemand ou encore ivoirien, le cardinal et archevêque de Lyon (centre-est) Philippe Barbarin, une des personnalités les plus influentes de l’Eglise de France qui présidait la cérémonie en a appelé à "tous les croyants", chrétiens, juifs, musulmans.

Et il a dit penser "à la France, bouleversée par tant de souffrances dans ces derniers mois depuis janvier 2015 (attentats de Charlie Hebdo et du supermarché l’Hyper Cacher), et encore cruellement atteinte le mois dernier."

Dans tout le pays, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, a appelé les fidèles à "prier pour la France" face aux "épreuves" qu’elle "traverse".

Les cloches des églises ont sonné à 10H00 GMT et les croyants ont été invités à se "recueillir dans une église" et à "allumer une bougie" en hommage au père Jacques Hamel.

"Les catholiques seront au rendez-vous", avait assuré vendredi Vincent Neymon, directeur de la communication de la Conférence épiscopale, soulignant le "contexte difficile" et "l’état de tension dans le pays".

Cette prière nationale n’est pourtant pas une prière "politique", a insisté M. Neymon, y voyant "un temps de rassemblement".

-Notre pays est visé-

A Lourdes, la prière devait avoir lieu dans l’après-midi à la grotte de Massabielle où, selon l’Elise catholique, une jeune bergère, Bernadette Soubirous, a vu Marie en 1858.

Cette prière "va prendre une couleur particulière cette année", selon Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes, parce qu’"on se rend compte que nous sommes la cible d’attentats terroristes, et que c’est notre pays qui est visé, pas seulement l’Eglise catholique".

A Rouen, l’archevêque Dominique Lebrun a invité les fidèles "à se rendre et à prier" avec lui sur la tombe du père Hamel en fin d’après-midi.

Venu "inspecter" le dispositif de sécurité mis en place pour le pèlerinage du 15 août, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait affirmé samedi sa "solidarité" avec les catholiques, et dit sa "gratitude" aux évêques pour leur "discours extrêmement responsable" après l’attaque du 26 juillet.

Après cet assassinat, qui a eu lieu un peu plus d’une semaine après l’attentat de Nice (85 morts et plus de 400 blessés), de nombreux musulmans se sont rendus dans les églises pour témoigner de leur solidarité envers leurs "frères" chrétiens et de leur rejet du jihadisme.

Environ 65% des Français se déclaraient catholiques dans un sondage en 2010, mais seuls 7% des catholiques disaient se rendre à la messe au moins une fois par mois.

En dehors des célébrations religieuses, de nombreux évènements festifs sont prévus lundi à travers la France – feux d’artifice, bals populaires, fêtes culturelles – dont certains ont été annulés pour des raisons de sécurité.

Agence France-Presse

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite