Présidentielle française: le vote du premier tour démarre outre-mer

Le coup d’envoi du premier tour de la présidentielle a été donné samedi à midi par certains électeurs d’outre-mer, la métropole devant attendre le lendemain pour départager les 11 candidats de ce scrutin placé sous haute sécurité après l’attentat des Champs-Elysées.

Le scrutin est ouvert depuis 12H00 (08H00 locales) à Saint-Pierre-et-Miquelon. Suivront ensuite, à 13H00, la Guyane, où le mouvement social en cours depuis plus d’un mois s’est achevé vendredi soir avec la signature d’un accord, puis les Antilles. La Polynésie française commencera à voter à 20H00 (heure de Paris), avant Wallis-et-Futuna et la Nouvelle Calédonie. A La Réunion et Mayotte, les bureaux de vote ouvriront dimanche (respectivement 06H00 et 07H00).

En France métropolitaine, les 66.546 bureaux de vote ouvriront à 08H00 et fermeront à 19H00, une heure plus tard que lors des présidentielles précédentes. Les bureaux resteront ouverts jusqu’à 20H00 dans certaines grandes villes pour ce scrutin placé sous haute sécurité, encore renforcée après l’attentat qui a coûté la vie à un policier jeudi soir sur les Champs-Elysées.

Deux autres policiers ont été blessés dans cette attaque qui porte à 239 le nombre de victimes des attentats en France depuis l’attaque contre Charlie Hebdo en janvier 2015. Le tueur est un Français de 39 ans, Karim Cheurfi, résidant en Seine-et-Marne. Condamné notamment à quinze ans de réclusion en 2005 pour tentatives de meurtre, puis quatre ans dont deux avec sursis en 2014 pour vol aggravé, il n’était cependant pas fiché S et "n’a pas présenté de signes de radicalisation" pendant sa détention, selon le procureur de Paris François Molins.

Plus de 50.000 policiers et gendarmes, appuyés par 7.000 militaires de l’opération Sentinelle sont mobilisés. C’est la première fois qu’une présidentielle se déroule sous le régime de l’état d’urgence, instauré dans la foulée des attentats du 13 novembre 2015.

Cette dixième élection présidentielle au suffrage universel de la Ve République présente de multiples caractères inédits, à commencer par l’absence du président sortant François Hollande, une première depuis la mort en fonction de Georges Pompidou en 1974.

Match à quatre

Selon les sondages, deux candidats font la course en tête, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, flanqués de deux poursuivants au coude à coude, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon. Le candidat du PS Benoît Hamon est largement distancé dans toutes les enquêtes.

Marine Le Pen a reçu vendredi un coup de pouce du président américain Donald Trump, selon qui l’attentat de Paris "aiderait probablement" la présidente du Front national, que depuis 2013 les enquêtes donnent systématiquement présente au second tour, mais systématiquement battue. Le parti d’extrême droite a déjà atteint le second tour en 2002, oeuvre de Jean-Marie Le Pen, père de l’actuelle candidate.

La fin de campagne a également viré au duel entre Emmanuel Macron et François Fillon. L’ancien ministre de François Hollande a tenté un audacieux pari avec la création d’En Marche ! et sa philosophie "et de droite, et de gauche" pour laquelle ont fini par pencher de nombreux hiérarques socialistes, à commencer par Manuel Valls et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, des anciens ministres chiraquiens et le centriste historique, François Bayrou.

Triomphalement désigné en novembre lors de la primaire de la droite, François Fillon a été de son côté grandement fragilisé par les affaires judiciaires, après la révélation fin janvier par Le Canard enchaîné de l’emploi de son épouse comme collaboratrice parlementaire pour lequel la justice l’a mis en examen.

Quatrième homme en 2012, Jean-Luc Mélenchon a vu sa cote nettement progresser dans les enquêtes, principalement au détriment de Benoît Hamon, le candidat du PS, frondeur de la politique de François Hollande et désigné lors d’une primaire face à Manuel Valls. Majoritaire depuis cinq ans, le PS craint le pire score de son histoire après l’élimination de Lionel Jospin au premier tour en 2002 (16,18 %).

Onze candidats sont sur la ligne de départ avec le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, les trotskistes Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, le député béarnais Jean Lassalle, le vétéran Jacques Cheminade et le candidat du "Frexit" François Asselineau.

La loi française interdit la publication de résultats, hormis ceux concernant la participation, avant la clôture du vote, dimanche à 20H00. La fermeture plus tardive des bureaux de vote complique la tâche des instituts de sondage, qui auront une heure de moins pour préparer leurs estimations à partir des dépouillements partiels.

Si les scores des candidats en tête sont serrés, l’image très attendue des deux finalistes qualifiés pour le second tour, qui apparaissait traditionnellement sur les écrans de télévision à 20H00 pile, n’est plus garantie.

Le second tour opposera le 7 mai les deux candidats arrivés en tête dimanche. Aucun candidat n’a été élu au premier tour depuis l’instauration, en 1962, du suffrage universel direct.

Avec AFP

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