Présidentielle : cinq intox de Marine Le Pen lors du débat face à Emmanuel Macron

Marine Le Pen s’est arrangée de nombreuses fois avec la réalité lors du débat d’entre-deux-tours, mercredi soir.

Erreurs factuelles, exagérations, intox… Marine Le Pen s’est illustrée par de nombreux arrangements avec la réalité lors du débat d’entre-deux-tours de la présidentielle, mercredi 3 mai. Franceinfo en a sélectionné cinq dans cet article. De son côté, Emmanuel Macron n’a commis que de légères imprécisions, par exemple sur le nombre de décrocheurs scolaires, qu’il a estimé à 150 000 par an, au lieu de 100 000.

1. Sur les effets du Brexit au Royaume-Uni

Ce que Marine Le Pen a affirmé. "L’économie britannique ne s’est jamais aussi bien portée que depuis que les Britanniques ont décidé de reprendre leur liberté" , a assuré Marine Le Pen pour défendre son projet de sortie de l’euro.

Pourquoi c’est exagéré. L’affirmation paraît excessive, même s’il est vrai que, pour l’instant, la catastrophe promise au Royaume-Uni par certains économistes ne s’est pas produite. Ainsi, le produit intérieur brut britannique a augmenté de 1,8% en 2016 (nettement plus que la France et son petit 1,1%), et le FMI a revu à la hausse sa prévision de croissance outre-Manche pour 2017 à 2% (au lieu de 1,5% précédemment). En revanche, le rythme de croissance de l’économie britannique a connu une baisse par rapport aux années passées (2,3% en 2015, 2,6% en 2014 et des taux supérieurs à 3% au début des années 2000).

2. Sur la vente de SFR

Ce que Marine Le Pen a affirmé: "Evidemment, vous étiez ministre [quand SFR a été vendu]. M. Montebourg refusait que SFR soit vendu à M. Drahi et le jour où M. Montebourg a été remplacé, par vous M. Macron, immédiatement vous avez signé la vente."

C’est faux. Contrairement à ce qu’a dit Marine Le Pen, Emmanuel Macron n’était pas ministre de l’Economie, mais secrétaire général adjoint de l’Elysée, quand la vente de SFR à Numericable, propriété de Patrick Drahi, a été décidée. La transaction a été actée le 5 avril 2014, tandis qu’Emmanuel Macron a été nommé à Bercy près de quatre mois plus tard, le 26 août 2014.

3. Sur la contribution de la France à l’UE

Ce que Marine Le Pen a affirmé.
"Votre Union européenne, c’est 9 milliards d’euros par an", a lancé Marine Le Pen au moment de ses explications sur le financement de son programme.

Pourquoi c’est faux. Selon les chiffres du Parlement européen , la somme nette versée par la France est de 4,5 milliards d’euros pour l’année 2015. Il est possible d’ajouter à ce montant, selon un autre calcul, les ressources propres de l’UE, comme les droits de douane, qui sont prélevés par les Etats et directement versées au budget européen. Cela représente environ 1,6 milliard d’euros en 2015, selon le projet de loi de finances pour 2017 . La contribution française au budget européen est donc plutôt de l’ordre de 6 milliards d’euros, comme l’a indiqué Emmanuel Macron pendant le débat.

4. Sur la retraite à 60 ans

Ce que Marine Le Pen a affirmé. "Je m’engage à ce que ça soit le cas d’ici à la fin du quinquennat (…) Non, non, ça n’a pas changé", a déclaré Marine Le Pen à propos de sa réforme de la retraite, qui prévoit un retour de l’âge légal de la retraite à 60 ans, avec quarante annuités de cotisations.

Pourquoi c’est faux. Comme l’a relevé Emmanuel Macron, Marine Le Pen a totalement revu le calendrier de sa réforme des retraites. Le 11 avril 2017, Marine Le Pen avait publié une vidéo sur ses "10 mesures immédiates" une fois élue à l’Elysée, dans laquelle figurait la retraite à 60 ans. Elle avait précisé que ces "10 mesures concrètes" seraient prises "dans les deux mois".

5. Sur le programme de François Fillon

Ce que Marine Le Pen a affirmé. "La retraite à points, on la trouvait aussi chez M. Fillon", a affirmé Marine Le Pen pour essayer de rapprocher le programme d’Emmanuel Macron de celui du candidat de la droite.

Pourquoi c’est faux. Aucune trace de la retraite à points dans le programme ou dans les déclarations de François Fillon . Dans son programme, le candidat des Républicains proposait un recul de l’âge légal de départ à la retraite, mais pas un changement de système. L’ancien Premier ministre avait même qualifié cette réforme d’ "illusion" , lors du débat à cinq candidats sur TF1.

Franceinfo

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