Près de 10 ans après, la Libye oeuvre toujours à se débarrasser de ses armes

Près de 10 ans après, la Libye oeuvre toujours à se débarrasser de ses armes
Tandis que le régime Syrien subit la pression de la communauté internationale pour se débarrasser de ses armes chimiques, la Libye, qui a entamé ce processus dès 2004, oeuvre toujours à détruire ce qui lui reste de l’arsenal hérité de Mouammar Kadhafi.

Le président syrien Bachar al-Assad a assuré jeudi dernier que son pays détruirait son énorme arsenal chimique, une opération "techniquement très compliquée", qui coûtera selon lui un milliard de dollars et prendra au moins un an.

Mais, comme le montre l’exemple libyen, cette opération pourrait prendre beaucoup plus de temps.

Le processus avait commencé dès 2004 en Libye. Considéré comme un "Etat voyou" sous l’ancien régime du dictateur déchu Mouammar Kadhafi, le pays avait annoncé qu’il se débarrassait de son arsenal chimique et nucléaire pour tenter de redorer son blason devant l’Occident.

Ainsi, Tripoli avait rejoint en 2004 le traité international interdisant les armes chimiques et adhéré à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

La Libye possédait 13 tonnes de gaz moutarde lors de la signature de ce traité, mais le régime avait assuré avoir détruit les munitions permettant son utilisation.

Quelque 54% des réserves de gaz moutarde ont été détruites officiellement à cette époque, environ 40% des produits chimiques utilisés pour la fabrication d’armes, et plus de 3.500 bombes destinées à lancer des produits chimiques toxiques.

Supervisé par des experts de l’OIAC, le processus a été interrompu au début de l’insurrection contre le régime de Mouammar Kadhafi, tué par des rebelles en octobre 2011, avant de reprendre en décembre 2012.

"Le processus d’élimination se fait par étapes, et la dernière phase des destructions des produits chimiques s’est étalée entre décembre 2012 et mai 2013", sans que cela ne signe la fin des travaux, a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’état-major Ali Chikhi.

Jusqu’ici, "la Libye s’est débarrassée de 95% des stocks de gaz moutarde et s’est engagée à l’élimination définitive du reste au plus tard en 2016", a précisé le colonel Chikhi.

Le plus grand stock de gaz moutarde se trouve dans un entrepôt dans la ville de al-Roagha à 700 km au sud de la capitale Tripoli.

"Les substances chimiques stockées dans les entrepôts font l’objet d’un suivi strict et d’un contrôle draconien de la part de la Libye et la communauté internationale", a-t-il dit.

"La situation est très rassurante, il n’y a pas eu de contamination ni de fuite, et aucune perte n’a été constatée", a-t-il ajouté.

Le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Abdelaziz, a annoncé par ailleurs qu’un accord avait été signé récemment avec Washington pour aider le pays à détruire ce qui lui reste d’armes chimiques.

"Un accord d’assistance technique a été signé début septembre avec les Etats-Unis pour permettre à la Libye de se débarrasser de ses armes chimiques", a déclaré à l’AFP M. Abdelaziz, précisant qu’une équipe d’experts américains était attendue dans les prochains jours.

Les Etats-Unis financeront 80% de la technologie et des équipements qui seront utilisés dans cette opération, le reste sera assuré par l’Allemagne, a ajouté le ministre, sans autre précision sur le coût de l’opération.

Cette mission sera réalisée à l’aide des dernières technologies en vue de préserver l’environnement, a-t-il ajouté.

Il a souligné que cet accord portait "sur le démantèlement d’armes de gaz moutarde, les produits chimiques, toxiques et dangereux", soulignant que les stocks de la Libye de concentré d’uranium ne seront pas détruits pour l’instant.

Selon lui "la Libye attend de savoir si le concentré d’uranium pourrait être utilisé dans les activités pacifiques de l’énergie atomique, ou vendu à des pays qui utilisent ce produit à des fins pacifiques".

Fin 2011 après l’insurrection qui a renversé le régime Kadhafi, un stock de concentré d’uranium (yellow Cake) a été découvert dans un dépôt d’armes de la ville de Sebha (sud).

Les autorités libyennes ont entrepris en décembre 2011, en coopération avec les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), de sécuriser ce stock.

Mais le Centre pour les études stratégiques de Tripoli a demandé aux autorités de son pays "de bénéficier du concentré d’uranium a des fins de développement industriel et agricole et la production d’énergie propre".

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