Poutine en vedette américaine au sommet Europe-Asie à Milan

Vladimir Poutine est la vedette américaine du sommet Europe-Asie qui s’ouvre jeudi à Milan (Italie), où une rencontre entre le président russe et son homologue ukrainien Petro Porochenko est attendue vendredi matin en présence des principaux leaders européens.

L’Asem, forum entre l’Europe et l’Asie, rassemble quelque 50 pays autour de la coopération économique et des échanges commerciaux. Mais c’est surtour la rencontre attendue entre les dirigeants des deux pays issus de l’URSS qui attire touts les regards, alors que les combats continuent à faire rage dans l’est de l’Ukraine en dépit d’un cessez-le-feu conclu en septembre et d’une certaine détente diplomatique.

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a fait état mardi à Paris d’un début de retrait de troupes russes de la zone frontalière, et aussi d’Ukraine, alors que Moscou dément régulièrement avoir envoyé des forces en territoire ukrainien. Mais les combats entre séparatistes pro-russes et forces ukrainiennes se poursuivent.

"Les troupes se retirent, l’équipement lourd doit encore être retiré et la frontière doit être contrôlée et sécurisée", a déclaré M. Kerry à l’issue d’un entretien à Paris avec son homologue russe Sergueï Lavrov, soulignant qu’un "certain nombre" de conditions préalables à la levée des sanctions étaient en voie de réalisation.

Vladimir Poutine aura des discussions avec la chancelière allemande Angela Merkel, avec qui la Russie veut évoquer l’Ukraine mais aussi la question de "l’approvisionnement sans interruption du gaz en Europe avant l’automne et l’hiver", a déclaré Iouri Iouchakov, conseiller du président russe.

La rencontre vendredi entre les présidents russe et ukrainien, qui ne se sont pas vus depuis fin août à Minsk au Belarus, aura lieu en présence de plusieurs dirigeants européens dont la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François hollande, le Premier ministre britannique David Cameron, le président du Conseil italien Matteo Renzi, qui présidera la réunion, et les dirigeants de l’Union européenne Juan Manuel Barroso et Herman Van Rompuy.

La Russie veut y discuter des "raisons et des origines du conflit" en Ukraine et des "perspectives de processus de paix", a indiqué M. Iouchakov.

Ce mini-sommet à Milan rappelle celui du 6 juin dernier, quand les dirigeants français, allemand, russe et ukrainien s’étaient entretenus du conflit en marge des célébrations du 70e anniversaire du Débarquement allié en Normandie.

Outre l’Ukraine, plusieurs sujets sont autant de points de friction potentiels entre les Européens et certains pays asiatiques.

La Malaisie n’a toujours pas obtenu d’explication officielle sur la destruction au-dessus de l’Ukraine d’un appareil de la Malaysia Airlines en juillet, catastrophe qui a fait près de 300 morts. Kiev et les insurgés s’accusent mutuellement de l’avoir abattu. Washington a accusé la Russie d’avoir fourni aux rebelles un missile avec lequel ils auraient détruit l’appareil. Moscou dément catégoriquement et évoque une responsabilité de Kiev.

Le Japon, l’un des rares pays asiatiques à avoir décidé des sanctions contre la Russie, connaît toujours de fortes tensions avec la Chine, qui en revanche reste un des grands alliés de la Russie.

"Nous sommes des partenaires naturels, des alliés naturels", a déclaré mardi le président russe en évoquant la Chine, avec qui son pays a récemment signé plusieurs importants contrats économiques.

Les pays de l’Association des nations du sud-est asiatique (ASEAN) ont en revanche plusieurs conflits territoriaux avec la Chine qui empoisonnent leurs relations depuis des années.

Pour les pays de l’ASEAN, l’un des sujets centraux sera l’attitude des Européens par rapport aux négociations en cours sur la conclusion d’un accord de libre-échange entre les deux blocs.

Ces discussions, entamées en 2007, ont été suspendues et les Européens sont peu enclins à les reprendre tant que la Birmanie, membre de l’Asean, reste sous la férule des militaires. Mais les réformes récentes en Birmanie changent quelque peu la donne et l’ASEAN va chercher à faire avancer ce dossier.

La Thaïlande, membre de l’ASEAN, va profiter de son côté de ce sommet pour faire sa rentrée sur la scène internationale depuis le coup d’Etat militaire de Prayut Chan-O-Cha, le chef de la junte militaire thaïlandaise.

Il s’agit de sa première visite officielle en Occident depuis le coup d’Etat du 22 mai dernier.

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