Pourquoi l’Algerie relance sa politique agressive contre le Maroc?

Brusquement, alors que l’ensemble des observateurs s’attendaient à une éclaircie, les relations entre l’Algérie et le Maroc ont pris tonalité tendue. Et Le fait que cette brusque tension dans les relations ne surprend personne est un signe révélateur de la dégradation de l’atmosphère maghrébine. Les faits sont parlants. Fidèle à sa stratégie d’empêcher l’accomplissement de l’unité territoriale du royaume du Maroc, le régime algérien a brusquement appuyé sur l’accélérateur de son soutien politique et diplomatique aux séparatistes du Polisario. Le Maroc a rappelé son ambassadeur pour consultation en signe de protestation.

En procédant ainsi, la diplomatie marocaine met fin à l’hypocrisie ambiante et à l’espoir vaguement entretenu d’un possible dégel dans les relations entre Alger et Rabat. Les plus optimistes pariaient sur le retour de la raison, la prise de conscience de la part d’Alger d’une destinée commune, de l’indispensable intégration régionale pour un essor économique commun. Autant de belles choses qui magnifient, dans les imaginations au moins, la belle unité maghrébine.

Au lieu de cela, l’Algérie de Abdelaziz Bouteflika est resté prisonnier d’un des dogmes fondateur de son égocentrisme , celui de tout faire, de mobiliser toutes ses énergies pour affaiblir le voisin marocain dans une chimérique recherche de leadership régional. Pour atteindre cet objectif, l’Algérie a forgé une arme qui s’appelle le Polisario. Elle a mis à sa disposition son arsenal diplomatique, sa richesse énergétique pour le parrainer et le vendre dans les forums internationaux .

Sans cette affaire artificiellement entretenue, le Maroc et l’Algérie disposent d’atouts précieux pour transformer la région du Maghreb en riche pôle de développement économique. Au lieu de cela, les frontières sont fermées, les barrières érigées pour empêcher toute forme d’échange et de collaboration. Un récent rapport d’information de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française sur l’ Algérie, dont atlasinfo en avait déjà publié en avant première des extrais, fait état d’un phénomène tristement anecdotique de désintégration régionale. La délicieuse tomate marocaine est obligée d’effectuer un passage par la ville de Marseille avant d’atterrir dans les cabas de la ménagère algérienne.

Autre signe de blocage économique, cette information qui a été confirmée en personne par Jérôme stoll, le nouveau directeur général de Renault en charge de la performance selon laquelle l’Algérie refuse d’ouvrir son marché à toutes les voitures Renault construites dans l’usine de Tanger. Elle préfère des voitures Renault construites en Roumanie plutôt que celles fabriquées au Maroc.

On le savait depuis longtemps que la haine du Maroc entretenue par le régime militaire algérien avait atteint des degrés obsessionnels à la limite du pathologique . Dans le même rapport de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, l’Algérie est épinglée dans sa politique et le degré de son implication dans la guerre contre le terrorisme notamment au Sahel. Le rapport écrit : tout en assurant prendre au sérieux la menace terroriste sur son flanc sud, ce pays n’en prenait pas moins des actions allant dans un sens contraire. Par exemple, le « pari » algérien sur Ansar Eddine a pu soulever de légitimes interrogations. Il était également frappant de constater que l’organisation géographique de l’outil militaire algérien, de loin le plus important de la région, était entièrement tournée vers la «menace» marocaine et non vers la frontière méridionale."

Deux raisons peuvent expliquer le soubresaut algérien. Le premier est lié aux arcanes de la politique intérieure algérienne. Le clan de Abdelaziz Bouteflika prépare dans la douleur sinon un possible quatrième mandat du moins un prolongation du troisième. La brusque agressivité contre le Maroc peut servir à la fois de rideau de fumée et de ciment d’unité d’un appareil d’Etat en cours de recomposition et de réorganisation. Le second élément est peut être lié au grand retour du Maroc sur la scène africaine qu’avaient incarné la tournée de Mohammed VI en Afrique et sa récente visite très remarquée au Mali. Cela a sans doute été à l’origine de ce brusque réveil de démons chez Abdelaziz Bouteflika.

Le seul élément d’espoir dans cette triste équation maghrébine est que les forçats de l’espoir justement se disent que si on soumet au peuple algérien cette question par référendum : êtes- vous d’accord avec cette politique antagoniste de votre pays à l’égard du voisin marocain ? Êtes- vous d’accord avec le maintien des frontières fermées ? Êtes vous d’accord avec la création d’un état fantoche entre le Maroc et la Mauritanie? Il est fort à parier que 95% des algériens répondraient par la négative. La vraie embellie alors ne serait qu’une question de génération.

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