Pour l’ex Premier ministre limogé, la Libye risque de devenir une base terroriste

L’ancien Premier ministre libyen Ali Zeidan a mis en garde mardi contre des actions de groupes islamistes pour saboter la reconstruction du pays afin d’en faire un havre pour les extrémistes, dans une interview au journal britannique The Times.

M. Zeidan, qui a fui en Allemagne après un vote de défiance au Parlement ayant conduit à son limogeage début mars, a déclaré qu’il se préparait à retourner dans son pays "peut-être très bientôt" pour aider à restaurer l’ordre et repousser la menace extrémiste, deux ans et demi après la mort de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi.

"La Libye pourrait être une base pour Al-Qaïda pour n’importe quelle opération en Italie, en Grande-Bretagne, en France, en Espagne, au Maroc, n’importe où. Les armes sont partout, les munitions sont partout", a indiqué au quotidien l’ancien Premier ministre, alors qu’il se trouvait à Londres pour y rencontrer des hommes politiques britanniques.

"Mon plan est de lutter pour réformer l’Etat, pour stabiliser la situation", a-t-il souligné.

Selon M. Zeidan, des groupes comme Al-Qaïda et les Frères musulmans tirent profit des divisions de la société libyenne.

"Ces gens ne veulent pas que la Libye ait un gouvernement civil, qu’elle soit un Etat de droit, ils la veulent à l’image de ce qui s’est passé en Afghanistan", a-t-il déclaré.

L’indépendant Ali Zeidan, qui a gouverné la Libye durant 15 mois, n’est pas parvenu à venir à bout des milices rebelles qui se sont taillé leurs propres fiefs dans le pays depuis le soulèvement qui a renversé la dictature de Kadhafi en 2011.

Début mars, M. Zeidan n’a pas survécu à un énième vote de confiance au Congrès général national (CGN, Parlement), la plus haute autorité politique du pays, où des blocs islamistes tentaient depuis des mois de faire tomber le gouvernement pour mettre la main sur l’exécutif.

Le vote de défiance, à l’issue de ce long bras de fer entre l’exécutif et le législatif qui avait quasiment paralysé le pays en proie au chaos et à des velléités séparatistes, avait été notamment provoqué par une crise pétrolière qui dure depuis des mois, et que M. Zeidan n’avait pas pu résoudre.

L’ancien Premier ministre a désigné deux groupes qu’il considère comme responsables de son limogeage: le mouvement radical Wafa, et le Parti de la justice et de la construction, versant politique de la branche libyenne des Frères musulmans.

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