Pour Amnesty, « il est temps » que le Maroc abolisse la peine de mort

Amnesty International estime qu' »il est temps pour le Maroc d’abolir la peine de mort », a souligné mercredi un responsable local de cette ONG, exprimant son « inquiétude » face à un projet de réforme du code pénal du gouvernement.

Si des peines de mort continuent d’être prononcées au Maroc, un moratoire est appliqué de facto depuis 1993, et le royaume est perçu comme l’un des pays arabes susceptibles de franchir le pas.

"Pour Amnesty International, il est temps d’abolir la peine de mort au Maroc", a affirmé mercredi le directeur exécutif d’Amnesty Maroc, Salah Abdellaoui, en marge de la présentation du rapport mondial 2014 de l’ONG basée à Londres.

"Il est incompréhensible qu’elle soit encore maintenue dans la loi alors que la constitution adoptée en 2011 consacre le droit à la vie", a-t-il ajouté.

M. Abdellaoui s’est, à ce titre, dit "inquiet" d’un projet de réforme du code pénal.

"Il est question d’une réduction du nombre de crimes (passibles de la peine capitale) de 33 à 11, mais on considère que son maintien est un signe inquiétant, en contradiction flagrante" avec la nouvelle constitution, a-t-il fait valoir.

Présenté par le ministre islamiste de la Justice Mustafa Ramid, ce texte provoque de vifs débats au sein de la société marocaine, même si certaines mesures sont saluées.

Lors d’une rencontre lundi sur la réforme du code pénal, M. Ramid a expliqué opter pour une approche "progressive" en réservant la peine capitale aux "crimes les plus horribles".

Selon Amnesty, neuf peines de mort ont encore été prononcées en 2014 au Maroc, tandis que "117 personnes dont trois femmes" se trouvent "dans les couloirs de la mort".

Le Maroc compte un "Réseau des parlementaires contre la peine de mort", créé début 2013 et qui compte quelque 210 membres (sur quelque 600).

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