"La plupart des pays membres de l’Union européenne", dont la France, "s’attendent à une augmentation lente mais progressive des retours de combattants" de l’EI et du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ancien front al-Nosra, lié à Al-Qaïda), souligne le Réseau européen de sensibilisation à la radicalisation (Radicalization awareness network, RAN), créé par la Commission européenne.
30% sont déjà rentrés. Le nombre de ces "revenants" devrait notamment augmenter si le "califat" autoproclamé de l’EI, qui a cédé beaucoup de territoires en Syrie et Irak ces derniers mois, "est vaincu militairement ou s’effondre", note-t-il dans un rapport remis en juillet aux pays membres de la Commission.
Diverses estimations prévoient "entre 1.200 et 3.000 retours" d’Européens avec "des antécédents différents", en grande partie "des femmes et des enfants", ajoute le RAN, qui estime qu’"environ 30%" sont déjà rentrés, au su des autorités – ils sont alors souvent arrêtés – ou clandestinement. Selon le RAN, "plus de 42.000 combattants terroristes étrangers" ont rejoint l’EI "depuis plus de 120 pays" entre 2011 et 2016 – un afflux d’une ampleur inédite dans l’histoire du djihad dans le monde – dont "plus de 5.000" d’Europe.
Ces derniers sont pour beaucoup partis "de Belgique, de France, d’Allemagne et du Royaume-Uni, d’Autriche, du Danemark, de Finlande, d’Italie, des Pays-Bas, d’Espagne et de Suède", ajoute-t-il. 15 à 20% sont morts sur place, 30 à 35% sont déjà rentrés et environ 50% sont encore en Syrie et en Irak, selon l’UE. Selon la justice française, sur un millier de Français partis en zone irako-syrienne, environ 300 y sont morts et 700 adultes (dont 300 femmes) s’y trouvaient encore en juin, avec quelque 400 enfants. Le rapport, citant lui aussi des chiffres de responsables français, parle, lui, d’environ 460 mineurs français, dont la moitié ont moins de 5 ans et un tiers sont nés là-bas.