Pierre Moscovici: « Nous aurions tout à gagner à ce que davantage de PME françaises s’installent au Maroc »

Le ministre français de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, qui s’est rendu ces 31 octobre et 1er novembre au Maroc, revient sur cette visite pour l’hebdomadaire Usine Nouvelle pour assurer que la France aura tout à gagner à ce que davantage de PME françaises s’installent au Maroc, et réciproquement.

« Le développement des PME à l’international constitue en effet un réservoir de croissance significatif pour nos deux économies, que nous n’exploitons pas encore à la mesure de son juste potentiel », a-t-il déclaré lundi dans cet entretien au site de l’hebdomadaire, indiquant avoir décidé en lien avec les partenaires marocains de renforcer la coopération pour faciliter l’accès des PME au financement.

M. Moscovici a fait savoir que la France reste « disponible pour accompagner de nouveaux projets de développement et d’infrastructures » au Maroc, notamment dans les domaines des énergies renouvelables et des transports publics. « Il s’agit aussi d’un moyen pour ouvrir, demain, de nouvelles perspectives à nos entreprises », a-t-il ajouté.

Pour le ministre, il faut arrêter d’opposer « systématiquement investissements à l’étranger et emplois en France ». « Le Maroc est un marché attractif pour les entreprises françaises, mais il est aussi pour elles un levier de compétitivité significatif », a-t-il affirmé.

« Ma conviction, a-t-il poursuivi, est que les investissements français au Maroc ne sont pas seulement bénéfiques pour le Maroc, mais qu’ils peuvent également avoir des retombées positives pour l’économie française et les entreprises concernées en termes de recherche et développement, d’emplois, de balance des paiements », ajoutant que dans le contexte de crise actuel, il faut raisonner en termes de partage de la chaîne de valeur.

« S’agissant d’un pays aussi proche, les complémentarités entre implantations en France et au Maroc sont très fortes et il faut donc parler de co-localisation et de partenariat gagnant-gagnant », a estimé le ministre. « Les exemples de co-localisations réussies au Maroc ne manquent d’ailleurs pas, que cela soit EADS pour la fabrication des sièges d’avions, Safran pour les nacelles des moteurs et le câblage des avions ou encore Renault pour l’ingénierie et certaines pièces détachées des voitures produites à Tanger », a assuré Pierre Moscovici.

Le Maroc a une réelle plus-value à apporter aux groupes français dans leur développement vers l’Afrique

Interrogé sur la perte de parts de marchés de la France au Maroc, le ministre a rappelé que la France reste le premier partenaire du royaume (…) Pour autant, nous sommes bien conscients que nos positions ne sont plus acquises au Maroc et que la France doit sans cesse innover et s’adapter à un pays en pleine évolution si elle veut y conserver son statut de partenaire de référence ».

« C’est exactement le message qu’a délivré le président de la République lors de son intervention devant les chefs d’entreprises français et marocains le 4 avril dernier à Rabat. Il y a rappelé notre volonté : de mieux nous positionner sur les secteurs stratégiques pour le développement du Maroc que sont le développement durable, l’aménagement des villes, les énergies renouvelables et l’agroalimentaire ; d’amplifier le courant d’investissements français au Maroc dans tous les domaines mais également de susciter des investissements marocains en France ; d’encourager les PME françaises à venir s’installer au Maroc ; d’encourager les stratégies partenariales entre les entreprises de nos deux pays vers les marchés africains, car le Maroc a une réelle plus-value à apporter aux groupes français dans leur développement vers l’Afrique », a poursuivi le ministreé.

« La France a confiance dans le Maroc »

« La France a confiance dans le Maroc », a par ailleurs affirmé le ministre, soulignant que le Maroc « s’est engagé depuis plusieurs années déjà dans un processus de réformes ambitieuses, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI ».

« Ces réformes ont permis, bien avant le début des printemps arabes, de répondre aux aspirations de la population à davantage de liberté et de dignité. Le Maroc constitue aujourd’hui un modèle qui démontre qu’il est possible de réformer dans le consensus et la stabilité. C’est un motif d’espoir pour toute la région », a relevé Pierre Moscovici.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite