Peter Pham pointe du doigt les « lapsus freudiens » dans le rapport du Département d’Etat sur le Maroc

Le dernier rapport du Département d’Etat sur la situation des droits de l’Homme au Maroc a pêché par ses « omissions accablantes » et les « lapsus freudiens » contenus dans ce document, dont les rédacteurs n’ont pas jugé utile de faire état de réalisations majeures en matière des droits de l’Homme qui ont été saluées notamment par la Commission internationale des juristes, lors de la 28è session du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies, écrit, jeudi, Peter Pham, Directeur de l’Africa Center relevant du prestigieux think tank Atlantic Council.

"Accablantes furent les omissions, dans la mesure où les diplomates responsables de la rédaction du rapport sur le Maroc n’ont pas jugé utile de noter que le 1er juillet 2015, une loi interdisant la poursuite des civils devant le Tribunal militaire avait été promulguée après avoir été adoptée par le parlement marocain", a déploré l’expert américain dans une analyse publiée sur le site de l’Atlantic Council sous le titre : "Le pays ami de l’Amérique en Afrique du nord mérite mieux".

Il s’agit là, a-t-il relevé, d’une réforme majeure "longtemps souhaitée par les activistes des droits de l’Homme dans le pays et soutenue, depuis 2013, par le Conseil National des Droits de l’Homme", en stigmatisant la décision des rédacteurs dudit rapport d’ignorer cette avancée indéniable et de s’attarder sur des insinuations pernicieuses révélatrices de "lapsus freudiens".

L’analyse revient sur la convocation, mercredi, de l’ambassadeur des Etats-Unis à Rabat, Dwight L. Bush, par le ministre délégué aux Affaires étrangères, M. Nasser Bourita, en présence de M. Mohamed Yassine Mansouri, Directeur Général des Etudes et de la Documentation, en faisant observer que cette convocation est "une rare réprimande de la part du Royaume du Maroc, la première nation souveraine à reconnaître l’indépendance des Etats-Unis, qui plus est partie, depuis, du traité le plus ancien jamais conclu par Washington avec un pays tiers", rappelant dans la même veine que le Maroc avait été désigné allié stratégique des Etats-Unis hors Otan.

Cette entrevue a été l’occasion, poursuit-il, de dénoncer "le contenu mensonger" ainsi que "la manipulation avérée et les erreurs factuelles flagrantes qui entachent le rapport du Département d’Etat".

Peter Pham est ensuite revenu sur les cas fallacieux et sans fondements cités dans le document de la diplomatie US, notamment celui de Hamid Mahdaoui qui, selon le rapport du Département d’Etat, "avait été condamné le 29 juin par le tribunal de Casablanca pour diffamation du Chef de la Direction Générale de la Sûreté Nationale, Abdellatif Hammouchi", alors que ce dernier n’était même pas encore en charge de la DGSN.

Le Directeur de l’Africa Center pointe du doigt, d’autre part, le peu d’effort fourni par les rédacteurs du rapport, en précisant qu’il est en effet révélateur que ces derniers "n’ont consacré que 355 mots au résumé exécutif de 2015, dont 272 avaient été copiés et collés du précédent rapport de 2014, alors même que 231 mots avaient été copiés verbatim du rapport de 2013".

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